L'administration Tremblay donne son aval à une version réduite du projet résidentiel dans l'ancien collège Marianopolis, a appris La Presse. Le promoteur, Développement Cato, aménagera des appartements de luxe dans l'ancien immeuble des Sulpiciens, mais il renonce à bâtir au-delà de l'empreinte au sol des édifices actuels.

Cato avait acquis le domaine de 6,5 hectares des prêtres de Saint-Sulpice pour 46 millions en 2008. L'entreprise souhaitait aménager des appartements dans l'ancien collège et démolir le complexe sportif adjacent pour le remplacer par un ensemble résidentiel. Il envisageait aussi d'ériger des maisons individuelles et des immeubles à logements atteignant neuf étages ailleurs sur le terrain. Au total, le projet prévoyait 325 unités d'habitation.

Le promoteur a modifié son projet après que l'Office de consultation publique de Montréal eut exprimé ses réserves. Malgré tout, après une volte-face spectaculaire, l'administration Tremblay l'a rejeté au mois de mai. Le maire avait profité de l'occasion pour annoncer une série de mesures destinées à restreindre la construction sur les flancs du mont Royal.

Alan DeSousa, responsable du mont Royal au comité exécutif, estime que ce dénouement découle d'une «décision difficile» des élus pour baliser la construction sur les flancs de la montagne.

«Avec ce projet, le promoteur accepte la volonté du conseil municipal, bien que ce soit loin de ce qu'il souhaitait à l'époque», a-t-il souligné.

Pour se plier aux exigences de la Ville, Cato réduit en effet son projet de moitié. La conversion de l'immeuble principal du collège va de l'avant, mais la construction d'une tour à l'extrémité est du terrain est abandonnée, tout comme celle de maisons individuelles. Le centre sportif sera détruit et remplacé par un immeuble résidentiel.

Au total, le complexe ne comportera plus que 150 unités.

«Le projet qu'on aurait aimé réaliser, évidemment, c'est celui qu'on avait négocié avec la Ville et présenté à l'OCPM, a convenu l'architecte Claude Marcotte, vice-président de Daniel Arbour et Associés, la firme qui a conçu le projet. On y va avec un projet au nombre d'unités moindre, mais on va de l'avant et ça va permettre de mettre en valeur la propriété.»

Le promoteur n'a pas encore terminé les plans définitifs du projet, qui doit encore obtenir quelques approbations des autorités municipales avant d'être mis en chantier. M. Marcotte estime que, dans un scénario optimiste, les travaux pourraient commencer dès l'hiver prochain.

Les partis de l'opposition se disent satisfaits de ce que la Ville ait renoncé à bâtir au-delà des volumes actuels du collège. Mais Vision Montréal souligne que le projet original prévoyait que la population aurait accès au terrain, une condition qui a disparu depuis.

«Très clairement, ça va devenir une gated city et, pour nous, c'est inacceptable, a dénoncé le conseiller François Croteau. On ne peut pas privatiser de cette façon un site aussi exceptionnel sur le mont Royal.»

En août, Développement Cato s'est adressé à la Cour supérieure dans l'espoir de faire annuler le contrat de vente intervenu le 30 octobre 2008 avec les prêtres de Saint-Sulpice. Le feu vert de l'administration Tremblay à un projet réduit ne met pas fin à ce litige, a indiqué M. Marcotte.