La valeur des propriétés résidentielles de l'île de Montréal augmente en moyenne de 23,5%, selon le nouveau rôle d'évaluation foncière rendu public hier. La hausse est surtout marquée dans les arrondissements du Plateau-Mont-Royal, du Sud-Ouest et de Rosemont-La Petite-Patrie.

Pour fixer la nouvelle valeur des 460 000 résidences, commerces et institutions de l'île, les évaluateurs municipaux se sont fondés sur la progression des prix de vente en 2009 par rapport au dernier rôle.

Ainsi, la maison individuelle moyenne valait 397 700$ en 2009 dans l'agglomération de Montréal, une hausse de 21,6% par rapport à la dernière évaluation. Les copropriétés valent maintenant 267 200$ en moyenne, une augmentation de 19,1%.

Les duplex, les triplex et les immeubles à logements multiples se sont appréciés encore davantage. Leur valeur a grimpé de près de 27%. C'est en partie à cause de ce phénomène que les arrondissements centraux ont été le plus touchés par les augmentations.

Les secteurs situés autour du centre-ville connaissent en effet les plus fortes hausses. Sur le Plateau-Mont-Royal, les propriétés augmentent de 34,7%. Suivent le Sud-Ouest (30,4%), Rosemont-La Petite-Patrie (28,4%), Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension (25,8%) et Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (25%).

Les hausses sont moins fortes à Montréal-Nord (18,8%) et à Saint-Laurent (19,2%).

«On constate que les valeurs en 2009, par rapport à 2005, ont continué à progresser de façon positive au global, a indiqué l'évaluateur de la Ville, Gaetano Rondelli. Donc le marché immobilier se porte bien.»

Les propriétaires de l'Ouest-de-l'Île voient eux aussi la valeur de leur maison augmenter, mais moins qu'à Montréal. L'augmentation varie de 11,2% à Côte-Saint-Luc à 23% à Montréal-Ouest et à Sainte-Anne-de-Bellevue. Une exception: la minuscule municipalité de l'Île-Dorval, où la valeur des immeubles a explosé de 59,9%.

Impôt foncier

Montréal et ses banlieues utiliseront le nouveau rôle pour établir leur budget 2011 et, surtout, pour déterminer l'impôt foncier que devra payer chaque contribuable.

Le directeur du budget de Montréal, Jean-François Leclaire, souligne qu'une hausse de 23,5% de la valeur des propriétés résidentielles ne signifie pas une augmentation équivalente de l'impôt foncier. D'une manière générale, ceux qui voient leur propriété s'apprécier davantage que la moyenne doivent payer plus mais, encore là, rien n'est certain.

«Le budget sera présenté fin novembre, a indiqué M. Leclaire. Alors, il faudra attendre deux mois pour conclure.»

La Ville dispose de plusieurs outils pour éviter un choc aux contribuables. Elle pourrait notamment modifier ses taux d'imposition ou étaler l'application du rôle sur trois ans afin que la hausse soit progressive.

La dernière fois que la Ville a revu le rôle d'évaluation, en 2006, la valeur des propriétés avait bondi de manière si abrupte dans certains secteurs qu'elle a dû étaler son application sur quatre ans au lieu de trois. Elle a ainsi évité aux propriétaires des secteurs les plus touchés - Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, le Sud-Ouest et Montréal-Est - une augmentation vertigineuse de leur impôt foncier.

Cette fois, l'administration Tremblay n'a pas voulu dire quelles mesures elle envisage pour atténuer le choc (voir autre texte en page A6).

Hausse de 20% dans le non-résidentiel

Pendant ce temps, les immeubles non résidentiels voient leur valeur augmenter de 20,2%. La hausse est plus marquée pour les immeubles à bureaux (20,2%) et plus faible pour les centres commerciaux (15,4%) et dans les industries (17,2%).

La valeur des immeubles à Montréal et dans les 16 villes reconstituées totalise 242 milliards de dollars.

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La maison à 10 millions

10,1 millions Évaluation de la propriété individuelle la plus coûteuse de l'île.

131 milliards Valeurs totales de la Ville de Montréal en 2011. Elles représentent 30% des valeurs foncières du Québec, loin devant Québec (7%), Longueuil et Laval (5%).

397 700$ Valeur moyenne d'une résidence particulière.

267 200$ Valeur moyenne d'une copropriété.