La Ville de Montréal dévoilera aujourd'hui le rôle d'évaluation qu'elle utilisera à compter de l'an prochain pour calculer l'avis d'imposition des contribuables. Et les propriétaires peuvent s'attendre à ce que la valeur de leurs maisons bondisse, selon des spécialistes de l'immobilier.

La dernière fois que la Ville a fait l'exercice, en 2006, elle a dû étendre l'application du rôle sur quatre années au lieu de trois pour éviter à certains contribuables une hausse vertigineuse. Dans certains secteurs, par exemple le Sud-Ouest, Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension et Montréal-Est, les propriétés s'étaient appréciées de 60%.

Le nouveau rôle que dévoileront aujourd'hui les évaluateurs de la Ville est surtout établi en fonction des transactions immobilières conclues entre le 1er janvier et le 31 décembre 2009. En calculant la progression des prix de vente, les évaluateurs ont établi la valeur moyenne des propriétés.

Puisque la date d'évaluation remonte à 2009, la valeur au rôle sera probablement inférieure à la valeur marchande actuelle des propriétés. N'empêche, elle devrait être beaucoup plus élevée qu'à la dernière évaluation municipale, estime Pierre Cyr, évaluateur agréé et associé de la firme Raymond Joyal Cadieux Paquette&Associés.

S'il prédit une hausse importante, c'est en grande partie à cause de l'écart de quatre ans qui sépare le calcul des deux rôles. M. Cyr prédit que les hausses toucheront tout le secteur résidentiel, tant les maisons unifamiliales que les immeubles à logements et les condominiums.

«S'il y a des augmentations de 30% ou de 40%, ça ne veut pas nécessairement dire qu'il va y avoir des augmentations équivalentes du compte de taxes, explique-t-il toutefois. Des administrations municipales vont s'ajuster.»

En juin, une étude menée par la firme JLR Recherche immobilière et le journal Les Affaires prédisait une hausse moyenne de 23% dans le secteur résidentiel. Mais les propriétaires de duplex et de triplex peuvent s'attendre à une hausse approchant 30%, selon l'analyse.

Le maire Gérald Tremblay n'a pas voulu dire s'il prévoit des mesures pour atténuer l'impact du nouveau rôle d'évaluation pour les contribuables, hier. Son administration réagira après la présentation par les fonctionnaires, cet après-midi.