La Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) est redevenue un organisme public. Le gouvernement a discrètement officialisé son statut de société paramunicipale le mois dernier.

L'administration Tremblay avait entrepris des démarches pour réintégrer la SHDM dans le giron municipal il y a un an. Le gouvernement provincial a officialisé ce changement au début du mois d'août dans la Gazette officielle du Québec.

Dorénavant, c'est le comité exécutif de la Ville qui nommera les membres du conseil d'administration de la SHDM. Les élus fixeront aussi le salaire des administrateurs et nommeront le directeur général. L'organisme sera aussi assujetti à la Loi sur l'accès à l'information.

Le responsable de l'habitation au comité exécutif, Michael Applebaum, affirme que le nouveau statut de la SHDM pourrait permettre à la Ville de nommer deux élus au lieu d'un seul à son conseil.

«Nous pourrons aussi entériner le plan d'affaires de la SHDM et avoir un mot à dire sur la direction qu'elle prend», a-t-il souligné.

La Ville avait fusionné et privatisé deux organismes publics pour former la SHDM. La nouvelle entité s'est retrouvée au coeur d'un scandale après les révélations de La Presse sur la vente des terrains du Faubourg Contrecoeur.

Par l'entremise de la SHDM, la Ville de Montréal a vendu à Construction Frank Catania cet immense terrain à l'est de l'autoroute 25. L'évaluation municipale était de 31 millions de dollars, mais la SHDM l'avait vendu selon l'évaluation marchande de 19 millions. Elle a déduit de ce prix divers frais, dont 11 millions pour la décontamination.

Or, des enquêtes ont établi que la décontamination pourrait avoir coûté bien moins cher.

Le vérificateur général et la firme Deloitte ont examiné une vingtaine de transactions immobilières, plus particulièrement celle du Faubourg Contrecoeur, et relevé plusieurs irrégularités. La SQ a ouvert une enquête par la suite.

«Quand c'est arrivé, il n'y avait pas un élu au conseil d'administration, a souligné Michael Applebaum. Maintenant, il y en a un, Richard Deschamps, et on va en nommer un deuxième.»

Depuis plus d'un an, l'organisme a procédé à un grand ménage, explique Josée Racicot, directrice des affaires juridiques et corporatives de la SHDM. Le directeur Martial Filion a été remplacé par Guy Hébert, fonctionnaire au long parcours dans l'appareil municipal. Depuis l'arrivée de la nouvelle direction, dit-elle, l'organisme s'est toujours comporté comme une société publique, même si la loi ne l'y obligeait pas.

«Il a été très formellement dit, à partir du moment où nous sommes arrivés en poste, que même si nous n'étions pas assujettis à certaines dispositions de la loi en matière d'appels d'offres ou d'accès à l'information, nous nous sommes toujours conduits comme si nous étions une société paramunicipale», a affirmé Mme Racicot.