La Ville devra investir 50 millions si elle veut remédier au problème, croient des fonctionnaires.

Si Montréal n'augmente pas sa capacité d'élimination de la neige, la ville restera «vulnérable» en cas de tempête, préviennent les responsables du déneigement. Dans un rapport rendu cette semaine, la direction de la propreté et du déneigement suggère d'investir 50 millions pour remédier au problème.

Le déblayage et l'enlèvement de la neige constituent la partie visible des opérations qui suivent une tempête. Mais pour les gestionnaires municipaux, l'élimination de la neige constitue un défi logistique de taille.

La Ville compte 30 sites d'élimination de la neige. Lorsqu'ils sont débordés, le travail de toutes les équipes de déneigement s'en trouve ralenti.

Après une consultation publique, l'an dernier, la Commission des services aux citoyens a suggéré différents moyens d'améliorer le déneigement, notamment d'évaluer les endroits où l'on peut déposer la neige. Le résultat de cette étude a été présenté au comité exécutif cette semaine, alors que la température n'avait rien d'hivernal.

La conclusion: sans investissement majeur pour augmenter sa capacité d'élimination de la neige, Montréal demeurera vulnérable en cas de fortes précipitations. Les fonctionnaires estiment qu'il faut agrandir de 25 hectares le parc de la Ville, l'équivalent d'environ 50 terrains de football.

«On pense que, pour être plus efficace en fait d'élimination de la neige, il faut augmenter la capacité, explique Yves Girard, qui dirige la direction de la propreté et du déneigement. D'autant plus qu'on sait que des sites sont appelés à disparaître.»

Les lieux d'élimination actuels recueillent sans problème les précipitations d'un hiver moyen, environ 213 cm. Mais s'il neige davantage, la Ville doit ouvrir des dépôts d'urgence. En 2007, par exemple, on a dû ouvrir une trentaine de ces sites d'appoint, ce qui a entraîné d'importants coûts supplémentaires.

Certains lieux d'élimination de la neige sont appelés à disparaître, notamment en raison de la réfection de l'échangeur Turcot et de l'autoroute Bonaventure.

On prévoit par ailleurs que le réseau routier de Montréal s'allongera de 70 km dans les prochaines années, à mesure que des nouveaux secteurs seront aménagés. Cela accroîtra la pression sur les lieux d'élimination actuels si rien n'est fait.

Pas n'importe où, prévient Applebaum

Le responsable du déneigement au comité exécutif, Michael Applebaum, se dit favorable à l'ouverture de nouveaux dépôts à neige, mais pas n'importe où. «Pour être plus efficace, il faut aussi avoir des dépôts plus près des arrondissements, explique-t-il. De cette manière, on va plus vite parce que les camions ne circulent pas trop loin, on réduit du coup les émissions de gaz à effet de serre et on endommage moins les routes.»

Ses services ont déjà trouvé des endroits susceptibles d'accueillir de nouveaux dépôts à neige, ainsi que les arrondissements dont les besoins sont les plus criants. Mais aucune décision n'est encore prise.

Michael Applebaum compte annoncer de nouvelles mesures pour améliorer les opérations de déneigement cet automne.