Plusieurs résidants de Saint-Lambert sont excédés par le tapage que génèrent les quelque 75 activités qui ont lieu l'été au parc Jean-Drapeau. La course NASCAR, le week-end dernier, a été la goutte qui a fait déborder le vase.

Les habitants de Saint-Lambert en ont assez de voir leurs après-midi de baignade ou les soupers sur la terrasse gâchés par le bruit. Devant ce mécontentement, Gérald Tremblay a décidé d'agir. «Le maire est très sensible à la question du bruit, affirme le porte-parole de Gérald Tremblay, Darren Baker. Il a commandé une étude pour avoir un vrai portrait de la situation. On devrait avoir les résultats d'ici à la fin de l'année.»

M. Tremblay s'est également entretenu plus tôt cet été avec le maire de Saint-Lambert, Philippe Brunet. Au cours des derniers jours, M. Brunet a demandé une nouvelle rencontre avec son homologue montréalais. Il est toujours en attente d'une réponse. Il n'écarte d'ailleurs pas la possibilité de poursuivre la Ville de Montréal, même s'il préférerait l'éviter. «Je préfère une solution négociée à une solution imposée», a-t-il dit à La Presse.

Pendant ce temps, la Société du parc Jean-Drapeau (SPJD) et certains organisateurs de manifestations sportives ou culturelles tentent de trouver des solutions pour que la prochaine saison estivale soit moins bruyante pour les citoyens de la Rive-Sud. «On comprend leur impatience, assure la porte-parole de la SPJD, Nathalie Lessard. Mais on est quand même pris dans un carcan.»

Déjà, pour les Week-ends du monde et la Fête des enfants, organisés par la SPJD elle-même, on a loué une enceinte acoustique unidirectionnelle qui permet de projeter 100% du son vers l'avant plutôt qu'en direction de Saint-Lambert.

Par contre, en ce qui concerne Osheaga ou le Piknic électronik, par exemple, la Société n'a aucun pouvoir puisque ce sont des organisations indépendantes. «Les équipes des grands événements internationaux que l'on reçoit, comme Osheaga, débarquent avec leur propre système de sonorisation, explique Mme Lessard. C'est plus difficile d'intervenir.» Pour tenter d'atténuer le son, la direction du parc fera toutefois des tests demain en orientant la scène du parterre vers le pont Champlain.

Du côté du Piknic électronik, le directeur général, Pascal Lefebvre, dit avoir reçu plusieurs plaintes de citoyens de Saint-Lambert. Il comprend leurs doléances et s'est même rendu sur la Rive-Sud pour entendre le bruit produit par le Piknic. «Les solutions qui existent, elles sont techniques et elles nécessitent des investissements», souligne-t-il en ajoutant ne pas avoir les moyens de se payer pareil équipement.

Par ailleurs, Pascal Lefebvre estime que les gens doivent se rappeler que le parc Jean-Drapeau a une vocation particulière. «C'est une terre d'accueil pour les événements.»