La directrice générale de Saint-Lambert menace de poursuivre trois élus qui songent à mettre fin à son contrat. Michèle V. Lortie s'estime «discréditée» et «dénigrée» par la proposition que ces élus ont soulevée lors d'une réunion des conseillers municipaux.

Le 19 juillet dernier, la première fonctionnaire de la municipalité de la Rive-Sud a fait livrer par huissier une mise en demeure chez les conseillers Alain Dépatie, Marc-André et Martin Croteau. Les trois conseillers, peut-on y lire, comptaient soumettre au conseil municipal une résolution demandant la démission de Mme Lortie.

«Ces agissements constituent de la diffamation considérant particulièrement que vos propos ne sont aucunement justifiés ni fondés sur quelque reproche valable à l'égard du travail exécuté par madame Lortie», écrit l'avocat Joël Mercier, qui signe la lettre.

Il les prévient de ne pas faire «quelques déclaration ou proposition visant à inviter la directrice générale à remettre sa démission». Sans quoi, il menace de les poursuivre.

«Ils véhiculent des propos non fondés à mon égard et qui nuisent à ma réputation», a indiqué Mme Lortie à La Presse.

Elle est toutefois restée vague sur la manière dont elle a eu vent des propos en question.

«Je l'ai entendu, de façon bien précise, de l'interne à l'hôtel de ville et de l'externe, a-t-elle affirmé. Les gens de la rue sont tout à fait au courant.»

La fonctionnaire assure qu'il s'agit d'une «démarche privée», payée de sa poche et non à même les fonds publics.

Aucun conseiller n'a soumis de proposition visant la révocation du contrat de Mme Lortie lors de la réunion mensuelle de juillet. Les élus se réunissent de nouveau lundi soir.

La possibilité de mettre fin à l'emploi de la fonctionnaire aurait été évoquée lors d'une réunion des élus le mois dernier. C'est après avoir eu vent de cette discussion que Michèle V. Lortie a expédié la mise en demeure, le matin même de la dernière séance du conseil municipal.

Le conseiller Marc-André Croteau, un des trois conseillers menacés de poursuite, a refusé de commenter l'affaire. La Presse n'a pu joindre ses collègues Martin Croteau et Alain Dépatie.

Michèle V. Lortie s'est retrouvée au coeur d'une controverse, dans les derniers mois, lorsque le sous-ministre des Affaires municipales a remis en question la légalité d'un contrat liant la Ville au Country Club de Montréal, un club de golf privé situé sur un terrain appartenant à la municipalité.

L'entente permet à l'organisme d'occuper presque gratuitement le terrain public. Elle a été négociée par Mme Lortie, qui est elle-même membre du club, tout comme l'était le maire de l'époque, Sean Finn.