Un rassemblement était organisé samedi après-midi à Montréal afin d'alerter la population et le gouvernement canadien au sujet des assassinats politiques aux Philippines.

Selon le Centre d'appui aux Philippines, déjà cinq personnes ont été tuées dans des circonstances évoquant des meurtres de nature politique depuis l'entrée en poste du nouveau président, Benigno Aquino III, le 30 juin dernier.

De plus, le Centre affirme que plus d'un millier de Philippins auraient subi le même sort au cours de la présidence de Gloria Macapagal Arroyo, de 2001 à mai 2010.

Le Centre d'appui aux Philippines organise donc cette vigile à la mémoire des victimes d'assassinats politiques devant l'église Saint-James, située au centre-ville de Montréal.

Depuis l'arrivée en poste de M. Aquino, aucun des 402 prisonniers politiques du pays n'a retrouvé sa liberté. Or, comme l'explique le coordinateur du Centre, Malcolm Guy, plusieurs personnes s'attendaient à ce geste de la part du nouveau président. Il est le fils de l'ancienne présidente Corazon Aquino, qui avait rapidement fait libérer tous les prisonniers politiques incarcérés sous le régime de son prédécesseur, Ferdinand Marcos.

Le Centre d'appui aux Philippines demande au gouvernement canadien d'intervenir et de faire pression sur les autorités philippines pour que cessent ces meurtres et pour que les personnes impliquées soient traduites en justice.

Selon M. Guy, le Canada est bien placé pour intervenir en raison des liens qui l'unissent avec l'archipel de l'océan Pacifique. Selon les chiffres du Centre, il y aurait 400 000 personnes d'origine philippines au Canada, dont 25 000 à Montréal.

De plus, toujours selon les données du Centre, l'Agence canadienne de développement international (ACDI) verserait chaque année aux Philippines environ 25 millions $. Les échanges commerciaux entre les deux pays seraient évalués à 1,5 milliards $ par année.

Sans trop s'avancer, M. Guy affirme qu'il est trop tôt pour savoir si le président Aquino est impliqué dans ces meurtres politiques, en ajoutant espérer que ce n'est pas le cas.

Toutefois, il explique que plusieurs rapports, émanant notamment de l'Organisation des Nations Unis (ONU) et d'Amnistie internationale, ont pointé du doigt la police et l'armée pour les meurtres survenus pendant les années de présidence de Gloria Arroyo.

M. Guy affirme être conscient que le coeur de l'été n'est le meilleur moment pour mobiliser les citoyens, mais que l'urgence de la situation dictait une intervention rapide.