Les alarmes de vol non fondées sont payantes pour la Ville de Montréal: en 13 ans, la police a empoché 32 millions de dollars en amendes, selon les données obtenues par La Presse.

Depuis 1997, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) met à l'amende les propriétaires de maison ou de commerce dont l'alarme antivol se déclenche sans raison valable.

Ce règlement visait essentiellement à discipliner les gens, explique Richard Lafond, chef de la division administration et support au Centre des communications opérationnelles du SPVM.

«Au début des années 90, c'était un véritable fléau, explique-t-il. Chaque année, la police recevait 192 000 appels pour des déclenchements d'alarme, dont 98% n'étaient pas fondés. Pendant ce temps, les agents qui répondaient à ces appels ne pouvaient s'occuper d'autres tâches.»

Plusieurs municipalités ont donc décidé d'agir. Et le règlement a porté ses fruits: à Montréal, le nombre d'appels est passé de 75 000 en 1997 à 33 000 l'an dernier, selon les données obtenues grâce à la Loi sur l'accès à l'information. Bon an, mal an, 95% des alarmes demeurent non fondés.

La discipline des propriétaires et des entreprises de systèmes d'alarme se reflète directement sur le nombre de constats d'infraction, qui diminue d'année en année. Pour le SPVM, les recettes annuelles ont diminué de moitié en 10 ans, passant de 3,5 millions en 1999 à 1,8 million l'an dernier.

«On peut en conclure que, règle générale, les gens prennent maintenant les moyens pour éviter les alarmes non fondées», estime Richard Lafond, du SPVM.

Le règlement a également incité les entreprises de systèmes d'alarme à être plus consciencieuses, selon Claude Larocque, propriétaire d'ACL Sécurité, à Montréal.

«Les techniciens savent qu'ils doivent installer les détecteurs de mouvement avec soin et en tenant compte de l'environnement, dit-il. Sinon, après quatre ou cinq fausses alarmes, le client va tout simplement changer de fournisseur.»

M. Larocque explique que, si les détecteurs sont mal placés, les animaux de compagnie, l'entretien de la maison ou même le système de chauffage peuvent déclencher accidentellement l'alarme.

Et les pompiers?

Depuis le mois de février dernier, le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) remet également des constats d'infraction pour les alarmes d'incendie non fondées.

Les pompiers ont toutefois moins de fausses alarmes que leurs confrères policiers: en 2009, le SIM a en compté 16 000, la moitié moins que le SPVM. Entre les mois de février et novembre 2009, le SIM a perçut 1,1 million de dollars en amendes.

AMENDES

1re alarme: 0$

2e alarme: 71,63$

3e alarme: 110,71$

4e alarme: 143,25$

- Avec William Leclerc