Pour le Jour de la Terre, Martin Baron a reçu... une contravention pour avoir voulu prendre son vélo.

La contravention de 110$ lui a été remise pour être monté à bord du train de banlieue Mont-Saint-Hilaire-Montréal et avoir utilisé les supports à vélo flambant neufs des wagons inaugurés l'automne dernier.

«Sur la ligne, les wagons ont changé et il y a des espaces exprès pour le vélo avec des indications pour les installer, a affirmé M. Baron à La Presse. Auparavant, c'était logique de ne pas accepter les vélos. Il n'y avait vraiment pas de place.»

 

M. Baron ne connaissait pas le règlement de l'Agence métropolitaine de transport (AMT) qui interdit les vélos dans les trains de banlieue aux heures de pointe ainsi que dans certaines gares. Et qui les interdit en tout temps entre le 1er novembre et le 1er mai.

«Dans les wagons, il n'y a rien sur l'interdiction des vélos alors que c'est très bien indiqué comment les installer», remarque M. Baron.

Au départ de Mont-Saint-Hilaire, les agents de l'AMT lui donnent le choix: descendre du train ou recevoir une contravention. Pour lui, il est trop tard pour trouver un autre moyen de transport.

Les agents de l'AMT l'avertissent que même avec sa contravention, il peut se faire expulser du train par les employés du CN.

C'est exactement ce qui se produit à la gare suivante, celle de McMasterville. «Je me suis ramassé sur le bord de la 116, dit M. Baron. J'ai appelé un collègue de travail qui est venu me chercher.»

«Aujourd'hui, c'est le Jour de la Terre, alors je trouve ça ordinaire, dit M. Baron. Le règlement sur les vélos devrait changer puisqu'il y a des espaces prévus à cette fin dans les wagons.»

Justement, affirme l'AMT, le règlement est en cours de révision. «Actuellement, un comité de vélo étudie toutes les possibilités des nouveaux équipements, dit Martine Rouette, porte-parole de l'AMT. Sur le comité, il y a nos partenaires du CP et du CN. On sait qu'il y a une demande pour le vélo et on veut encourager le transport actif. On sait que les gens se déplacent en vélo et c'est pour ça qu'on a du nouveau matériel qui l'accueille. Ultimement on voudrait qu'il soit permis partout. Mais à la Gare centrale, il y a un certain nombre de contraintes.»

M. Baron vit à Mont-Saint-Hilaire et travaille dans une agence de publicité à Saint-Lambert. Il ne se rendait donc pas à la Gare centrale. Il y a de l'espoir pour lui, selon Mme Rouette. «Actuellement, les vélos sont permis sur les lignes Dorion-Rigaud et Deux-Montagnes, hors des heures de pointe. On pense qu'ils pourraient aussi être permis entre Saint-Hilaire et Saint-Lambert.»