Montréal et ses cols bleus entament mardi matin quatre jours de négociations intensives, et la Ville prévient qu'elle ne laissera pas la partie syndicale quitter la table des négociations aussi vite qu'à la dernière rencontre.

Le dernier face-à-face entre les deux parties, début mars, n'a duré qu'un quart d'heure, selon le directeur des relations professionnelles de la Ville, Jean-Yves Hinse. Et si les négociations ne se déroulent pas à son goût cette fois-ci, il compte rendre publiques les propositions qui ont été faites aux syndiqués.

«Si le syndicat se lève, s'il quitte la table en prétextant que la Ville n'a rien de nouveau à offrir, il est clair qu'on va rendre publiques nos offres, a prévenu M. Hinse. On a des choses à dire et on laissera le soin à la population de juger si la Ville propose des offres solides ou pas.»

Les 5500 cols bleus ont poursuivi leur grève des heures supplémentaires, lundi, ce qui a perturbé la collecte des ordures dans 8 des 19 arrondissements de la Ville en raison du lundi pascal. Le Biodôme et l'Insectarium restent fermés à cause des moyens de pression.

La Ville ne compte pas déroger d'un iota de son cadre financier, qui prévoit des augmentations salariales de 0% en 2007 et 2% par année de 2008 à 2010.

«Au niveau financier, il n'y a rien de neuf pour nous. Le cadre financier est là pour rester.»

En revanche, il se dit ouvert à discuter d'aménagements à même le cadre financier afin que les syndiqués obtiennent des gains tout en permettant à la Ville de respecter son budget.

Le syndicat peu impressionné

Le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal s'est montré peu impressionné par la sortie du porte-parole patronal. Son négociateur, Marc Ranger, affirme que les travailleurs ont déposé l'an dernier une offre de règlement globale, et que la Ville n'y a toujours pas répondu.

«Ils ont choisi d'en faire une négociation plus publique, a indiqué M. Ranger. S'ils nous font des offres par le biais des médias, on va les connaître pour la première fois.»

Le syndicat se dit prêt à négocier de bonne foi au cours des quatre prochains jours.