Le gouvernement Charest doit demander un «effort additionnel» aux automobilistes en imposant une taxe d'accise sur l'essence, a martelé le maire Gérald Tremblay, lundi, 24 heures avant que le ministre des Finances Raymond Bachand ne dévoile son budget.

Après avoir présenté la mission économique qu'il dirigera en Chine, le maire a réitéré cette demande, formulée maintes fois depuis l'adoption de son budget au début de l'année.  

Le maire fait valoir que la Société de transport de Montréal (STM) est déjà confrontée à un déficit de 40 millions. Et sans sources de revenus additionnelles, dit-il, la Ville ne pourra lancer des projets d'envergure comme le remplacement des voitures de métro ou encore la navette ferroviaire entre le centre-ville et l'aéroport Trudeau.

«Le gouvernement, s'il veut réellement répondre à des attentes légitimes, doit demander un effort additionnel aux automobilistes», a affirmé M. Tremblay.

Le maire calcule que les projets en transport collectif - métro, tramway, trains de banlieue - coûteront à eux seuls 20 milliards d'ici 15 ans. À cela s'ajoutent d'importants travaux sur le réseau routier comme la reconstruction de l'échangeur Turcot et celle du boulevard Notre-Dame.

Pour financer ces projets, Québec doit progressivement imposer une taxe d'accise sur l'essence qui atteindra à terme 12,7 cents le litre, affirme M. Tremblay. Les villes du Grand Montréal se sont déjà entendues pour réclamer une hausse de 2 cents, qui permettra de couvrir les déficits de leurs réseaux de transport collectif.

Le maire s'attend à un «signal» que gouvernement Charest a entendu sa requête dans le budget de mardi.

«C'est une décision politique qui va être prise, ça prend évidemment un courage politique, a-t-il affirmé. Et nous, on en a eu lors de notre dernier budget. J'ose croire que le gouvernement du Québec va donner suite à cette demande qui est de plus en plus exprimée, non pas seulement par Montréal, mais par plusieurs villes au Québec.»