Les pompiers de Montréal obtiendront des augmentations de salaire moitié moins importantes que ce qu'ils réclamaient, a tranché un arbitre nommé par Québec, lundi. Le maire Gérald Tremblay s'est déclaré «satisfait» de la décision, même si elle ouvre la porte à des négociations houleuses en vue de la prochaine convention collective.

Les pompiers demandaient des augmentations de 3% en 2007, 3,5% en 2008 et 3,5% en 2009. La Ville, elle, a toujours martelé que son cadre financier l'empêchait d'accorder plus de 0% en 2007, 2% en 2008 et 2% en 2009.Dans une décision rendue lundi, l'arbitre François Hamelin tranche en partie en faveur de la Ville. Les pompiers obtiennent des augmentations de 4% pour les trois dernières années. Mais surprise: l'arbitre leur accorde des bonis équivalents à une augmentation salariale de 2,8%, effective au 31 décembre 2009.

C'est donc dire que, en 2010, la Ville devra verser aux pompiers un salaire qui est de 0,8% supérieur à ce qu'elle a prévu.

Au total, les salaires des pompiers coûteront 1,7 million supplémentaire à la Ville. Mais si tous les employés municipaux devaient jouir de la même hausse, la facture serait beaucoup plus salée, a souligné le maire Tremblay à l'occasion d'une conférence de presse.

«Si vous l'appliquez à l'ensemble de nos employés, on parle de 16 millions par année», a-t-il expliqué.

Comme la décision est exécutoire, la Ville n'a pas le choix et devra payer les augmentations des pompiers. Mais le maire prévient que l'entente imposée par l'arbitre dépasse la «capacité de payer des contribuables». Il compte récupérer la somme versée en trop aux pompiers à la table de négociation.

La décision de l'arbitre ne concerne en effet que les années 2007 à 2009. La Ville doit maintenant négocier la convention collective 2010-2012 avec les pompiers. C'est dans ce second contrat de travail que la Ville compte reprendre l'augmentation supplémentaire.

«On va récupérer le 0,8% pour qu'il y ait de l'équité dans l'ensemble de nos employés», a indiqué le maire.

Pas question, rétorquent les pompiers

Mais le président de l'Association des pompiers de Montréal, Perry Bisson, prévient qu'il n'est pas question de marchander la décision rendue par l'arbitre lors des négociations du prochain contrat de travail.

«La convention 2010-2012, c'est une nouvelle négociation, a-t-il résumé. On part avec une feuille blanche et on va travailler pour les années 2010 à 2012. La portée juridique de la décision de l'arbitre, ce sont les années 2007 à 2009.»

Une décision attendue

La décision de l'arbitre François Hamelin était attendue avec impatience à l'hôtel de ville. Car les pompiers ne sont pas les seuls employés municipaux engagés dans d'âpres négociations avec la Ville. Les policiers et les cols bleus sont toujours sans convention collective.

Le maire a toujours martelé que la Ville n'a pas les moyens de payer des augmentations supérieures à 4% en trois ans. Il estime que la décision de lundi lui donne raison.

«L'arbitre a tranché que la Ville, selon sa preuve économique, avait raison d'offrir des augmentations de 0%, 2%, 2%, et il a fait une suggestion pour l'année 2010, a affirmé Gérald Tremblay. Nous on dit: retournez à la table, négociez, trouvez une solution au même titre que les autres employés.»