Les cols bleus ont déposé une plainte au Conseil des services essentiels, lundi matin, pour dénoncer la manière dont la Ville de Montréal gère leurs grèves tournantes.

Le Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal affirme que la Ville utilise ses employés manuels de façon «abusive» pendant les débrayages qui paralysent chaque jour un nouvel arrondissement. La raison: on demande à des équipes de travailleurs de se présenter au travail de manière préventive même s'ils sont en grève. 

Le président du Syndicat, Michel Parent, estime que cette pratique va à l'encontre des règles de services essentiels. Les cols bleus ne sont tenus de travailler que s'il y a une accumulation de plus de 9 cm de neige, ou si un bris nécessite des réparations d'urgence de la voirie et du réseau d'eau.

«S'il y a une urgence, une grande accumulation de neige ou un événement qui met en danger la sécurité du public, d'accord, on va être à l'ouvrage, a déclaré dans un communiqué le président du Syndicat, Michel Parent. Mais attendre dans un garage pendant qu'on est en grève, non.»

La plainte a été accueillie avec étonnement à l'hôtel de ville. Le directeur des services professionnels, Jean-Yves Hinse, souligne que la Ville et le Syndicat s'étaient entendus pour créer ces équipes de travail «de garde», le 28 janvier dernier. Ce jour-là, le retard d'un travailleur avait ralenti les opérations de déblayage des rues dans l'arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

«C'est assez inusité parce que c'est ce dont nous avons convenu en termes de mode de fonctionnement», a indiqué M. Hinse.

Les deux parties tenteront de régler ce différend à l'amiable, mardi, devant une médiatrice du Conseil des services essentiels. S'ils ne parviennent pas à s'entendre, c'est le Conseil qui tranchera.

Les 5000 travailleurs manuels de la Ville ont entamé il y a deux semaines 40 jours de grèves qui toucheront tour à tour chaque arrondissement. Sans contrat de travail depuis deux ans et demi, ils réclament des augmentations de salaire, l'embauche de nouveaux travailleurs, et une diminution du recours à la sous-traitance dans les travaux publics.

Les cols bleus débraient aujourd'hui dans l'arrondissement de Montréal-Nord.