La Ville de Mascouche et le ministère des Transports du Québec (MTQ) s'accusent mutuellement de mauvaise foi dans un procès qui débute aujourd'hui à Joliette. L'enjeu: la vente avortée des terrains de l'aéroport régional à un concessionnaire automobile.

La Ville réclame 1,8 million, ce qui correspond aux profits qu'elle dit avoir perdus. L'acheteur, Automobile Délec, qui exploite le concessionnaire Albi Mazda, avait offert cette somme pour l'immense terrain longeant l'autoroute 640.

Le MTQ rétorque que, de toute manière, Mascouche n'aurait jamais eu le droit de céder ce terrain à des intérêts privés, puisqu'ils avaient été cédés pour la somme symbolique de 1$ afin justement de permettre l'établissement d'un aéroport.

C'est une nouvelle étape d'un débat acrimonieux qui oppose Mascouche et le MTQ depuis une décennie. L'avenir de l'aéroport régional de Mascouche, l'une des rares installations de cette nature dans la région de Montréal, est en jeu dans ce conflit.

Le MTQ continue de défendre la vocation publique du terrain, qui avait été acquis par expropriation mais qui s'est trouvé excédentaire après l'inauguration de l'autoroute 640.

C'est pour cette raison que le Ministère avait indiqué lors de la cession que le terrain devait lui être rétrocédé s'il changeait de vocation.

Si Mascouche «désire racheter le droit de rétrocession détenu par le MTQ sur le terrain, elle devra s'entendre avec lui sur une contrepartie juste, équitable et acceptable compte tenu de l'intérêt public», plaide le MTQ.

De son côté, Mascouche affirme que le MTQ s'était engagé en août 2000 à renoncer à ce droit de rétrocession et qu'il fait preuve de mauvaise foi en revenant sur sa parole.

Le procès sera suivi par le parti de l'opposition, Horizon Mascouche, et son chef Serge Hamelin. «On est favorable à l'aéroport, dit M. Hamelin. C'est important pour la croissance régionale. Il y a là une centaine d'emplois de qualité. Pourquoi s'entêter à faire un concessionnaire là alors qu'on pourrait le mettre ailleurs? Mascouche est tellement grande!»