L'heure de vérité va sonner pour le maire Gérald Tremblay avec le dévoilement du budget 2010 de la Ville de Montréal, prévu mercredi prochain, estime Louise Harel, chef de l'opposition à l'hôtel de ville. Et ses attentes sont grandes, particulièrement en matière de transports en commun où le temps presse pour agir, selon elle.

Dans un texte paru hier, La Presse a révélé que l'administration Tremblay s'apprête à hausser les taxes des contribuables montréalais au moins à la hauteur de l'inflation, soit d'environ 1,5%. Si on ajoute à cela des hausses probables de la taxe de l'eau et de la voirie, la charge fiscale globale des contribuables pourrait augmenter d'environ 6%, en 2010.

En entrevue avec La Presse, la plus proche rivale du maire Tremblay aux dernières élections municipales a fait remarquer qu'il n'y a jamais eu de consultation publique, tel que promis, sur le Plan de transport de la Ville de Montréal. Ce document de travail proposant 21 chantiers, dont celui du tramway, prévoit des investissements de 10 milliards sur 20 ans. Il a été adopté en 2007, mais jusqu'à présent, ce sont surtout les cyclistes qui en ont profité (pistes cyclables et Bixi).

«Si le maire annonce une première phase d'implantation du tramway, j'espère que ce ne sera pas dans la rue Peel. Parce que franchement, selon les données d'achalandage dans les autobus, il n'y a pas la clientèle nécessaire. On parle de 25 usagers à l'heure.»

Eau et voirie

Tout en saluant l'initiative «essentielle», selon elle, Mme Harel est par ailleurs étonnée que le maire de Montréal hausse les contributions dans le fonds de l'eau et de la voirie.

«Au lendemain de sa victoire, il avait parlé d'un gel des deux fonds même si le manque à gagner dont on parle est de près de 40 millions, rappelle-t-elle. J'ai essayé de savoir en vain pourquoi ces deux fonds ne sont pas dédiés. Je crois que les citoyens comprennent l'importance de financer l'eau et la voirie. Nos rues sont dans un état pitoyable, mais ils veulent savoir où va leur argent.»

Quant à la venue possible des péages à Montréal, la chef de l'opposition parle d'un drôle de «volte-face» de la part du maire tout juste réélu pour un troisième mandat à la tête de Montréal. «Au dernier conseil municipal, il avait dit qu'il fallait prioriser un retour plus important sur la taxe de l'essence. De toute façon, je crois qu'il aurait été préférable que la mise en place de péages relève de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, n'a pas donné suite aux demandes d'entrevue de La Presse, hier, Juste avant Noël, il avait réclamé en point de presse, que la dotation que verse la ville centre aux arrondissements suive l'inflation et que les tarifs du transport en commun soient gelés pour 2010. Selon nos informations, des réductions de dépenses importantes seront plutôt demandées dans les arrondissements.