Les voitures de patrouille de la police de Montréal seront dorénavant dotées d'un système de localisation par satellite (GPS), a appris La Presse. Le but: accélérer l'arrivée des renforts en cas d'urgence.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a installé les 40 premières puces GPS au cours du mois de décembre. La totalité des 560 véhicules devraient en être munis d'ici un an, indique Daniel Têtu, chef du service des ressources informationnelles du SPVM.

 

Contrairement au GPS que l'on connaît, le système installé dans les voitures de police ne permettra pas de s'orienter. Il servira uniquement à localiser rapidement les agents qui répondent à un appel d'urgence, explique M. Têtu.

«Actuellement, les policiers qui ont besoin de renfort doivent expliquer verbalement où ils se trouvent, ce qui n'est pas toujours évident après une poursuite», souligne-t-il. La centrale de répartition pourra dorénavant connaître la position exacte des agents qui actionnent leurs gyrophares ou qui déclenchent un signal d'urgence.

«La finalité du système est de permettre une intervention musclée rapide afin d'assurer la sécurité des citoyens», indique Daniel Têtu. L'implantation du système coûtera environ un million de dollars à la Ville de Montréal.

Rapport de la CSST

Le projet du SPVM répond à une recommandation formulée par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) en 2004 dans son rapport sur la mort du policier Benoît L'Écuyer. La CSST avait estimé que l'incident était en partie imputable à des communications radio inadéquates.

Le 28 février 2002, l'agent L'Écuyer, 29 ans, avait pris en chasse un véhicule suspect sur l'autoroute 40, à Montréal. Après une course de trois minutes, Benoît L'Écuyer avait réussi à lui barrer le chemin. Le conducteur, Stéphane Boucher, était sorti et avait fait feu à plusieurs reprises sur le policier. Arrêté quelques jours plus tard dans son logement de Saint-Jean-sur-Richelieu, Boucher a été condamné pour meurtre prémédité. La Cour suprême du Canada a refusé d'entendre son appel en janvier 2007.

Par la suite, le coroner qui avait enquêté sur la fusillade du collège Dawson avait également suggéré l'installation d'un dispositif GPS dans les voitures. Il en a aussi été question en décembre dernier, lors de l'enquête du coroner sur la mort de Fredy Villanueva.

La Fraternité des policiers et policières de Montréal s'est réjouie de l'implantation des GPS dans les véhicules de patrouille. «C'est une avancée qui améliore la sécurité des policiers», a dit Martin Desrochers, directeur des communications du syndicat. Soulignons que le SPVM s'est engagé à n'utiliser le système qu'en cas d'urgence, et non pour surveiller les allées et venues des agents.