Les inspecteurs de la Société de transport de Montréal (STM) ont dressé 30% plus de constats d'infraction cette année. Cette hausse est en partie due à l'obligation pour les passagers de conserver une preuve de paiement.

Le nombre d'infractions constatées par les 120 inspecteurs était de 12 500 au 30 septembre, alors que, pour toute l'année 2008, il n'y avait eu que 12 000 constats d'infraction, a indiqué Odile Paradis, chef des affaires publiques à la STM, en marge d'une conférence de presse à la station Berri-UQAM.Le passage au nouveau système de perception, en avril 2008, a permis le contrôle a posteriori du paiement. Les anciens billets ne sont plus acceptés depuis septembre dans les autobus et les stations de métro, ce qui a éliminé la dernière faille dans le système de contrôle a posteriori. Des appareils portables permettant aux inspecteurs de contrôler les cartes à puce et électroniques sont distribués depuis juin et sont complètement implantés depuis jeudi.

Les passagers qui n'ont pas une preuve qu'ils ont payé leur passage adéquatement s'exposent à des amendes allant de 150$ à 500$, en plus de frais administratifs.

Les inspecteurs se concentrent sur le respect des règlements de la STM, dont le paiement du passage, depuis que les policiers du SPVM ont pris en charge la sécurité publique dans le métro, au printemps 2007. Selon Mme Paradis, la hausse du nombre d'infractions constatées par les inspecteurs est due à l'augmentation de leur nombre, plutôt qu'à l'obligation pour les passagers de conserver une preuve de paiement.

La fraude coûte environ 20 millions de dollars par année à la STM, entre 3% et 5% des revenus, selon Mme Paradis, qui croit que les contrôles accrus des inspecteurs permettront de diminuer ce total «d'au moins de moitié». Mme Paradis n'avait pas hier de statistiques sur la proportion de fraudes dans les autres entreprises de transport public qui utilisent le contrôle a posteriori, par exemple en Europe.

Le nouveau système lutte contre la fraude par d'autres moyens. «Quand une personne voit la lumière rouge qui dit qu'il manque 50 cents, elle met ce qui manque, parce que tout l'autobus la regarde.»

L'augmentation du nombre de contrôles ne fait pas l'affaire de tout le monde. Philippe Allard-Rousse, élève de Dawson, a reçu une contravention parce qu'il avait mis un billet à plein tarif sur la carte à puce à tarif réduit de sa conjointe. Selon lui, les règlements de la STM l'autorisent à faire cela, l'important étant qu'il ait payé le bon tarif. Mais les inspecteurs qui l'ont intercepté dans l'autobus n'ont rien voulu entendre.