La Ville de Montréal affirme depuis plusieurs semaines qu'elle n'a pas les moyens de soutenir financièrement les demandes du syndicat des cols bleus, qui «dépassent les 100 millions». Le syndicat a vivement contesté ces chiffres, hier, répliquant qu'il demande plutôt 38 millions de plus pour la période de 2007 à 2010.

«Cent millions, c'est complètement loufoque, a lancé Michel Parent, président du syndicat des cols bleus, lors d'un point de presse à Montréal. Le débat doit se faire sur les vrais chiffres, et non sur des chiffres erronés.»

 

Le syndicat affirme demander des augmentations de salaire totalisant 21,3 millions en 4 ans, soit 3 millions de plus que l'offre de la Ville. Il faut ajouter à cette somme 10,9 millions pour les assurances collectives et 3,2 millions pour les congés fériés. Finalement, le coût des autres demandes atteint 3 millions, selon le syndicat. Total: 38,4 millions.

«Bref, nos demandes représentent une fraction de la masse salariale totale des cols bleus, qui dépasse 1,2 milliard de dollars pour les quatre années de la convention», a dit Marc Ranger, négociateur des cols bleus.

La Ville conteste

Jean-Yves Hinse, directeur des relations professionnelles à la Ville, a contesté à son tour les calculs du syndicat. Selon lui, le syndicat demande plutôt 122,6 millions ou 166,6 millions pour la période de 2007 à 2010.

«Force est de constater que nous n'avons pas la même méthodologie, a dit M. Hinse. Ce qui m'étonne, c'est d'apprendre que le syndicat a abandonné une série de demandes syndicales, et c'est réconfortant.»

Marc Ranger convient qu'«un ménage a été fait» dans les demandes du syndicat. «Mais ça fait déjà neuf mois», a-t-il dit, réitérant que la Ville se trompait dans ses données.

Selon le syndicat, l'administration calcule deux fois les demandes reliées aux congés fériés et aux assurances collectives. Michel Parent estime que la Ville cherche ainsi à désinformer la population pour se faire du capital politique.

«Le maire et l'administration en place cherchent à faire campagne sur le dos des cols bleus, parce que c'est populaire de casser du sucre sur notre tête», a-t-il conclu, précisant qu'il n'excluait pas le déclenchement d'une autre grève d'ici les élections du 1er novembre.