Le candidat à la mairie de Saint-Bruno et chef du Parti montarvillois, Martin Murray, craint que sa ville ne perde ses milieux humides. Selon lui, l'administration du maire sortant, Claude Benjamin, est à assécher en secret un important marécage afin d'y construire des habitations. Le maire Benjamin qualifie de farfelue cette affirmation.

À Saint-Bruno, le long de la route 116, une grande forêt de 39 hectares comprend 14 hectares de milieux humides. En plus des canards et des tortues, des rainettes faux-grillon, une espèce vulnérable au Québec, habitent le marais.

 

L'hiver dernier, Ginette Vallée-Morel, qui habite à proximité du marais, a aperçu un camion de la Ville de Saint-Bruno qui creusait une tranchée près de la forêt. «Je pense qu'ils voulaient assécher le marais. Si le marais était asséché, ce serait plus facile d'y construire des maisons», dit-elle. Depuis, Mme Vallée-Morel a vu baisser le niveau du marais.

En juin, quand le maire Benjamin a présenté son plan d'urbanisme, Mme Vallée-Morel a été outrée de voir que la forêt y était zonée «résidentielle». Le Parti montarvillois, qui se présente aux élections du 1er novembre prochain, a décidé de dénoncer la situation.

«Ce lieu doit être protégé. On est en train d'assécher le marais. C'est un scandale!» affirme le chef du Parti montarvillois, Martin Murray.

Le maire Claude Benjamin estime pour sa part que l'attaque de M. Murray est sans fondement. «L'hiver dernier, on a eu des problèmes avec le conduit sanitaire qui évacue les résidus de l'usine Natrel, au nord de la ville. On a dû installer un autre conduit sanitaire, dit M. Benjamin. Nous n'avons fait aucun travail d'assèchement de milieu humide.»

M. Benjamin affirme d'ailleurs ne pas avoir reçu d'avertissement du ministère de l'Environnement à ce sujet.

Le directeur régional adjoint au centre de contrôle du ministère de l'Environnement pour la Montérégie, Daniel Savoie, confirme que Saint-Bruno n'a reçu aucun avertissement cette année concernant des travaux illégaux près du marais.

«Et après le dépôt du plan d'urbanisme, je me suis engagé à protéger cette zone, ajoute M. Benjamin. Avant de m'attaquer, les gens devraient vérifier les choses.»