On pouvait s'y attendre: une des grandes forces d'attraction de Montréal est sa trépidante vie culturelle. Mais avant tout, les Montréalais aiment leur ville pour la proximité des services. Et la criminalité est la moindre de leurs préoccupations.

Avec un taux d'approbation de 72%, la proximité des services arrive en effet tout en haut de la liste des principaux avantages que voient les Montréalais de vivre dans la métropole québécoise. Viennent ensuite la vie culturelle (64%), l'offre des transports en commun (56%) et la mixité culturelle (54%).

 

En contrepartie, ce ne sont pas les services relatifs au bien-être et au plein air qui retiennent leur attention. Le réseau cyclable (40%), les loisirs (41%) et les espaces verts (41%) arrivent bons derniers dans cette liste des avantages de vivre en ville.

C'est ce qui ressort du troisième volet d'un sondage Angus Reid mené pour le compte de La Presse dans le cadre de la campagne électorale montréalaise.

L'intérêt marqué pour la proximité des services est tout aussi présent chez les jeunes que chez les plus âgés, les hommes que les femmes ou les francophones et anglophones. Seules les personnes parlant une autre langue que le français ou l'anglais se montrent plus tièdes, avec un taux de 48%. Par contre, ces dernières sont fortement attirées par les espaces verts (63%) et la mixité culturelle (78%).

Les maux du transport

Lorsqu'on demande à ces mêmes Montréalais quels sont les principaux désagréments de Montréal, ils montrent du doigt l'état des routes (67%), la circulation (49%) et les coûts du stationnement (44%).

Leurs préoccupations constituent une suite logique aux résultats du second volet de notre sondage, publié lundi dernier, portant sur la satisfaction face à certains services. Une proportion faramineuse (85%) des répondants se disaient insatisfaits de l'état des rues alors que le déneigement arrivait en seconde place avec 54% d'insatisfaits.

«Toutes les questions relatives au déplacement d'une personne d'un point A à un point B constituent une grande problématique», analyse Jaideep Mukerji, vice-président, affaires publiques, de la maison de sondage.

La désignation de l'état des rues comme le pire désagrément de la ville fait l'unanimité peu importe l'âge, le sexe et la langue d'usage des répondants. Même les personnes parlant une autre langue (58%) dénoncent la situation.

Par ailleurs, ceux qui croient que Montréal est une ville dangereuse où il ne fait pas bon mettre les pieds devraient davantage discuter de ce cliché avec ses habitants. Car c'est la criminalité, avec seulement 24% des répondants, qui se classe en bas de la liste des désagréments. Elle partage cet honneur avec le bruit (25%) et les transports en commun (27%).

Voilà une donnée qui n'est pas sans surprendre M. Mukerji. «Dans une ville urbanisée de cette taille, c'est assez rare, observe-t-il. La perception est bien différente de ce qui se passe dans l'Ouest canadien.»

M. Mukerji fait enfin remarquer que les transports en commun sont le seul élément à se retrouver à la fois dans la liste des avantages et des désagréments montréalais. Et il y a beaucoup plus de Montréalais qui croient qu'ils constituent un avantage (56%) qu'un désagrément (27%).

 

SONDAGE ANGUS REID STRATEGIES-LA PRESSE

Quels sont les principaux avantages de vivre à Montréal ?

Proximité des services (ex : magasins) 72%

Vie culturelle 64%

Transports en commun 56%

Mixité culturelle 54%

Proximité du lieu de travail 53%

Vie nocturne 44%

Espaces verts 41%

Service des loisirs 41%

Réseau cyclable 40%

Autre 3%

Pas certain 2%

Quels sont les principaux désagréments à Montréal ?

État des routes 67%

Circulation 49%

Coûts du stationnement 44%

Propreté 40%

Coût des habitations 37%

Itinérance 34%

Pollution 34%

Manque de stationnements 34%

Transports en commun 27%

Bruit 25%

Criminalité 24%

Autre 12%

Les répondants pouvaient choisir plusieurs réponses. Le pourcentage cumulatif est donc supérieur à 100.

Sources : Angus Reid Strategies

Le sondage Angus Reid Strategies-La Presse a été réalisé les 9, 10 et 11 septembre derniers, auprès de 815 répondants à l'aide d'un formulaire sur le web. Il s'agissait de résidants de Montréal, francophones (59%) et anglophones et allophones (41%), aptes à voter aux prochaines élections municipales.

La marge d'erreur de ce sondage est de " ou- 3,43 points, 19 fois sur 20.