Le chef de Projet Montréal et candidat à la mairie, Richard Bergeron, a lancé une fronde contre «l'héritage Harel-Tremblay», mercredi, lors d'un point presse où il a ressassé le passé de ses deux adversaires. Tous les deux anciens ministres, l'un de l'Industrie, l'autre des Affaires municipales.

Reprochant au maire Gérald Tremblay de gérer Montréal «dans la complaisance et le copinage, grâce notamment aux dons intéressés et anonymes envers le parti Union Montréal», il a ensuite déclaré que l'autre candidate, Louise Harel, est «dangereuse» pour Montréal. Du même souffle, il a toutefois dû admettre qu'il a offert, en 2005, à la candidate à la mairie de Vision Montréal de devenir chef de son parti. Et plus récemment, d'appuyer Louise Harel si elle se présentait comme indépendante en se retirant de la course à la mairie.«Si elle avait accepté de se joindre à mon parti, je lui aurais expliqué qu'une ville ce n'est pas que des structures, a expliqué Richard Bergeron. Mais il y a eu une rupture du lien de confiance quand elle s'est jointe à Vision Montréal, parti qui a été condamné pour plus d'une centaine de fraudes électorales sous Pierre Bourque, a rappelé Richard Bergeron. Donc, je suis en guerre contre Louise Harel jusqu'au 1er novembre, jour du scrutin.»

Pour régler les problèmes de gouvernance de Montréal, Richard Bergeron propose d'abolir les mairies d'arrondissement et de revenir aux bonnes vieilles présidences d'arrondissement, découlant de toute la réorganisation municipale à Montréal, qui a suivi les fusions et défusions.

En ce qui concerne Gérald Tremblay, qu'il a comparé à Homer de la série Les Simpson, le chef de Projet Montréal a jeté le blâme de «sa mauvaise administration» sur une autre structure, le comité exécutif. Il s'agit de la garde rapprochée du maire, formée de 11 élus, qui, selon le chef de Projet Montréal, «contrôle tout». En lieu et place, il propose plutôt de transférer les pouvoirs aux commissions permanentes formées d'élus des différents partis, avec des fonctionnaires. C'est l'une de ces commissions qui a pondu un code éthique, qualifié de mou par les partis de l'opposition, à la dernière séance du conseil municipal.

Enfin, s'il est élu maire de Montréal, Richard Bergeron affirme qu'il «va faire à Montréal ce que fait Gilles Vaillancourt à Laval». «C'est-à-dire que ce qui se passe à Mascouche, à Sainte-Julie ou à Saint-Constant ne m'intéresse pas. Je suis intéressé par Montréal. Et la réalité c'est que nous perdons 10 000 familles par année au profit des banlieues. Et que quatre automobilistes sur cinq qui défilent dans les arrondissements centraux ne font que de la circulation de transit, à l'origine d'un nuage de pollution au-dessus de nos têtes», a-t-il déploré.