Le parti du maire Gérald Tremblay a finalement emboîté le pas à ses adversaires, ce week-end, et annoncé qu'il publiera sur son site web le nom de ses donateurs. Mais cette liste n'est pas encore en ligne.

«Nous allons mettre sur notre site internet le nom des personnes qui nous font confiance», a déclaré le maire, samedi, devant ses militants.Le maire change donc son fusil d'épaule, lui qui avait jusqu'ici refusé de publier le nom de ses donateurs sur la Toile. Il promettait en revanche de ne pas accepter les dons anonymes.

Depuis samedi, donc, toute personne qui remet un don de plus de 100$ à Union Montréal doit s'attendre à être identifiée sur le site web du parti. Cette liste des donateurs était déjà publique, mais elle n'était dévoilée qu'une fois par année, lorsque les partis politiques dévoilaient leurs états financiers.

Pour l'heure, le document n'est pas accessible sur la page d'Union Montréal. L'équipe du maire Tremblay explique que le site web doit être refait d'ici le début de la campagne, le 18 septembre. Et ce n'est qu'à ce moment que les électeurs pourront connaître la liste des donateurs.

Deux porte-parole d'Union Montréal n'ont pas pu préciser la date de publication de la liste, dimanche, affirmant que ce serait «un peu avant» le déclenchement de la campagne.

Vision Montréal avait publié vendredi une liste exhaustive de ses donateurs sur l'internet, afin de restaurer la confiance du public à l'égard du financement politique, selon la leader Louise Harel. Projet Montréal, le parti de Richard Bergeron, avait été le premier à dévoiler le nom de ses donateurs.

Gérald Tremblay a affirmé qu'il n'avait «pas de leçon» à recevoir de Vision Montréal en matière de financement. Car le parti de sa rivale s'est rendu coupable de 200 infractions aux lois électorales depuis 1994. Et il fait toujours l'objet d'une enquête du Directeur général des élections.

«Louise Harel est obligée de faire des gestes parce qu'elle s'est jointe à une formation qui n'a pas la crédibilité pour parler de financement politique», a raillé le maire.

«M. Tremblay commence à devenir en panique pour lancer des accusations totalement gratuites», a rétorqué la candidate, hier midi, au parc Jarry.

Richard Bergeron, le chef de Projet Montréal, estime que le maire n'avait plus le choix de dévoiler la liste de ses donateurs. Depuis que le juge à la retraite John Gomery s'est joint à sa formation - pour «assainir la politique municipale» -, tous les partis ont été forcés de montrer patte blanche.

«Le maire agit quand il est forcé d'agir», a raillé M. Bergeron.