Le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, réclame que les Lavallois payent le même prix que les usagers de la Rive-Sud pour accéder au métro, malgré une entente conclue en 2007 entre les municipalités et le gouvernement du Québec.

Dans un entretien avec La Presse hier, le maire Vaillancourt a déclaré que, à défaut d'une nouvelle entente sur la parité des coûts d'accès au métro, son administration pourrait faire obstacle à un accord sur la gouvernance et sur le partage des déficits d'exploitation des trains de banlieue.

«J'ai été très clair avec le maire de Montréal, Gérald Tremblay, lorsque je l'ai rencontré, le week-end dernier, a dit le maire de Laval. Il ne peut pas y avoir d'entente sur la gouvernance ou sur les trains de banlieue si les ententes déjà signées pour le métro ne sont pas respectées.»

«Et à mon sens, a-t-il ajouté il n'y a aucune raison pour qu'un travailleur de Laval qui prend le métro pour aller à Montréal paye 480$ de plus par année qu'un usager de Longueuil pour le même service et pour le même équipement», a déclaré le maire Vaillancourt.

Ces revendications du maire Vaillancourt sont connues depuis l'hiver. En février dernier, le Réseau de transport de Longueuil l'avait publiquement rabroué en précisant qu'environ 75% des usagers de la Rive-Sud payaient davantage que 68,50$ par mois pour les services de transports en commun puisque ce coût n'inclut pas leur transport en autobus jusqu'à la station Longueuil.

Pour sa part, le responsable des transports à la Ville de Montréal, André Lavallée, a refusé hier de commenter la sortie du maire de Laval ou les conséquences possibles de son éventuel retrait des négociations sur les déficits des trains de banlieue. Dans cet autre dossier, qui n'a pas de relation directe avec celui du métro, la Ville de Montréal espère réaliser des économies annuelles de plusieurs millions de dollars en obtenant une nouvelle répartition régionale des coûts du service.

Tarifs différenciés

Depuis l'inauguration du tronçon lavallois du métro, en mai 2007, les usagers des stations Cartier, de la Concorde et Montmorency paient l'équivalent d'un laissez-passer mensuel de train de banlieue pour prendre le métro. Ce tarif mensuel, qui est unique aux stations de Laval, est aujourd'hui de 109$ par mois.

Or, sur la Rive-Sud, les usagers de la station Longueuil paient depuis toujours le même tarif mensuel que les Montréalais, soit 68,50$. Une différence de 40,50$ par mois.

Ces tarifs différenciés découlent d'une entente conclue entre les municipalités de la métropole et le gouvernement du Québec avant l'inauguration du tronçon lavallois du métro.

Dans cette entente, en vigueur jusqu'à la fin de 2011, Québec s'est engagé à verser 11 millions par année à la STM pour éponger la plus importante partie de ces coûts d'exploitation, estimés à l'époque à environ 13,5 millions par année.

Pour sa part, la Ville de Laval s'est engagée à verser 1,6 million par année à la STM pour financer les coûts du métro sur son territoire. Au début de 2009, le journal Le Devoir a toutefois révélé que l'administration Vaillancourt refusait de verser sa quote-part pour l'année en cours, au motif que «les Lavallois paient deux fois la facture du métro» en raison de la tarification plus élevée et de cette quote-part imposée.

Le maire Vaillancourt a précisé à La Presse hier que sa position n'a pas changé et que Laval n'a pas l'intention de verser un sou pour le métro, tant que les Lavallois seront tenus de payer 40,50$ de plus chaque mois que les usagers de Longueuil.