Les poteaux, lampadaires et terre-pleins de Montréal seront épargnés par les affiches électorales municipales cet automne. Le parti de Gérald Tremblay, Union Montréal, suivi de quelques heures par le parti de Louise Harel, Vision Montréal, ont annoncé qu'ils ne feront pas la guerre dans le domaine public durant la campagne électorale qui doit démarrer à pleine vapeur la semaine prochaine.

Pour Union Montréal, la décision signifie que 30 000 affiches ne seront pas imprimées, une économie de 300 000$. Ce qui n'empêchera toutefois pas un citoyen en faveur de la réélection de Gérald Tremblay à la tête de Montréal d'afficher ses couleurs sur son terrain ou sur son balcon, a-t-on expliqué au cabinet du maire.En entrevue avec La Presse, Gérald Tremblay a expliqué qu'il y a de multiples façons de faire campagne, et qu'il entend profiter des nouvelles plateformes multimédias pour intéresser les jeunes à la politique municipale. Les détails seront annoncés au cours des prochains jours.

«Les Montréalais ont eu leur part de campagnes électorales au cours des dernières années et nous ont clairement signifié qu'ils en ont assez de l'affichage excessif, a-t-il ajouté. Nous leur offrirons une campagne qui respecte leur environnement visuel.»

Louise Harel va «bloguer»

Louise Harel, candidate à la mairie sous la bannière de Vision Montréal, a pour sa part expliqué que son parti avait pris la décision de ne pas installer des affiches sur le domaine public à la fin du mois de juin. Mais qu'elle attendait la date officielle permettant d'installer des affiches, soit le 18 août prochain, pour en faire l'annonce.

En point de presse, hier après-midi, afin de dévoiler la candidature de son parti à la mairie dans le Sud-Ouest, Mme Harel a d'ailleurs distribué une lettre qu'elle a acheminée au Centre d'écologie urbaine afin de réunir les trois partis autour d'une campagne «respectueuse de l'environnement».

«Je suis contente de constater que les autres partis emboîtent le pas, s'est réjouie la chef de Vision Montréal, lors d'un entretien avec La Presse. Je pense sincèrement à contrer l'anonymat d'une grande ville et on va le faire en temps et lieu. Bientôt on va lancer notre site internet, a-t-elle ajouté, et il est certain que je vais bloguer avec les citoyens.»

De son côté, Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, un parti reconnu pour ses impératifs en environnement, a affirmé, en fin de journée hier, que «ni Gérald Tremblay ni Louise Harel ne vont lui dicter comment faire campagne». Il affirme que son parti n'a pas encore pris la décision d'afficher ou de ne pas afficher.

«Il s'agit d'une pirouette de Gérald Tremblay pour attirer l'attention, estime M. Bergeron. Il ne sait plus quoi trouver. Ces élections seront un spectacle d'argent», a-t-il prédit.

Dans la foulée de la nomination de John Gomery, ex-juge de la commission d'enquête sur le scandale des commandites, à titre de président de la campagne de financement de Projet Montréal, Richard Bergeron s'est déjà engagé à plafonner ses dépenses électorales à 500 000$. Un précédent au Québec.

Le candidat à la mairie de Montréal a demandé sans succès la même chose aux autres partis dans la course. Lors des dernières élections municipales, les dépenses d'Union Montréal ont atteint près de 4 millions de dollars, somme remboursée à près de 50% par la Ville de Montréal, donc par les contribuables, en vertu de la loi provinciale sur les élections.

Encore interrogé à ce sujet, hier, le parti de Gérald Tremblay, Union Montréal, a refusé de parler de sa campagne de financement. Son agent autorisé, Marc Deschamps, s'occupera notamment de la répartition de l'argent dépensé dans les arrondissements durant la campagne. Tant Projet Montréal que le parti de Louise Harel, Vision Montréal, se sont par ailleurs déjà engagés à inscrire sur leurs sites internet le nom des donateurs.

Avec la collaboration d'Éric Clément