La vice-présidente de Vision Montréal, Oksana Kaluzny, a démissionné, ce lundi, à cause de l'arrivée de l'ex-ministre péquiste Louise Harel qui prendra la place de Benoit Labonté comme chef du parti lundi prochain.

«En avril 2008, vous m'avez offert le poste de vice-présidente de Vision Montréal que j'ai gracieusement accepté, écrit Mme Kaluzny dans la lettre qu'elle a envoyée à M. Labonté. Le mois suivant, vous avez promis aux Lasallois, lors d'une interview au Messager de LaSalle, qu'une fois élu maire de Montréal, vous injecteriez plus d'argent à LaSalle pour alléger le fardeau fiscal des Lasallois en supprimant les taxes locales spéciales. C'est sur cette base que plusieurs Lasallois ont adhéré au parti de Vision Montréal et voté pour le candidat de Vision Montréal, aux élections partielles de décembre 2008.

«Aujourd'hui je renonce à travailler avec Vision Montréal car vous venez de dévoiler vos couleurs! En effet, le 3 juin dernier, sans aucune consultation au préalable avec les membres de l'exécutif, vous nous avez mis devant un fait accompli: à savoir, que vous cédiez votre place comme chef du parti à madame Louise Harel. Depuis lors, bon nombre de Lasallois, que j'ai enregistrés membres de Vision Montréal, sont, comme moi, très déçus. Ils n'ont plus confiance en vous et pas davantage en madame Louise Harel. Car c'est elle, alors qu'elle était ministre des Affaires municipales du Parti québécois, qui a imposé de force les fusions, sans tenir compte des revendications des citoyens de l'Île de Montréal.»

En entretien avec La Presse, Mme Kaluzny a dit qu'elle «ne peut pas travailler sous le leadership de madame Harel». «C'est une grande dame, je n'ai rien personnellement contre elle mais nous avons des vues différentes, dit-elle. Si LaSalle est dans un piètre état, c'est à cause des fusions. Mme Harel demeure centralisatrice alors que je suis pour la décentralisation avec plus d'autonomie et plus d'argent injecté pour l'administration de chaque arrondissement.»

Dans sa lettre Mme Kaluzny écrit à propos de Louise Harel: «Sa vision de la société montréalaise est unidimensionnelle, la mienne est multiculturelle. Ses étroitesses de vues sont diamétralement opposées aux miennes. Elle est partisane de taxer les riches pour distribuer aux pauvres. Ce sont des conceptions simplistes, surannées et indignes d'une politicienne canadienne du 21e siècle!»

Il s'agit de la première démission d'envergure depuis l'annonce de la candidature de Louise Harel à la mairie de Montréal sous les couleurs de Vision Montréal.

Mme Harel a réagi, ce lundi après-midi, à cette démission. «Elle ne m'a pas fait part de cette différence de vues, a dit Mme Harel à La Presse. Je veux réitérer à quel point les arrondissements que j'ai moi-même créés en 2001 sont là pour rester. Ce qui est à regretter c'est que les arrondissements soient devenus des quasi-villes.»