Le milieu culturel a lancé des appels répétés aux gens d'affaires pour qu'ils investissent dans les arts. Mais chaque fois qu'un bâtiment ou une manifestation est baptisé du nom d'un commanditaire - comme c'est le cas de la Maison du festival Rio Tinto Alcan -, cela soulève un débat. À tel point que les commanditaires hésitent à délier les cordons de leur bourse.

C'est du moins que ce soutient le président-fondateur du Festival international de jazz de Montréal, Alain Simard. Il s'explique mal pourquoi le nom de la Maison du festival - qui sera située à côté de la Place des festivals - suscite la controverse. Rappelons que Québec a investi 10 millions de dollars dans le projet et que Rio Tinto Alcan a versé une commandite de 4 millions. Contrairement à ce qui a été avancé, M. Simard assure qu'il n'y aura pas de vitrine où le nom de l'entreprise serait écrit en lettres clignotantes.

 

«C'est un immeuble avec une façade classée sur laquelle Alcan va avoir des lettres de huit pouces de haut, assure-t-il. Ça va être la maison du Festival de jazz, il n'y a aucun doute là-dessus. Ça va être absolument magnifique, sobre.»

M. Simard estime également que l'engagement du secteur privé est généralement bien reçu dans le milieu de la culture. Selon lui, il est dans l'intérêt de tous d'applaudir ces investissements. «Ces grandes compagnies donnent à la culture, aux universités, aux hôpitaux, au milieu communautaire, rappelle-t-il. Et ce qu'elles vont dire, c'est: si le milieu culturel ne veut pas de notre argent, on va l'investir dans le sport.»