Manque de trottoirs, autobus mal adaptés, terrains vagues remplis de détritus, les participants au Forum social de Laval ont mis le doigt sur plusieurs problèmes qui affligent la vie des citoyens de la quatrième ville en importance au Québec.

Le forum, qui s'est tenu de vendredi à hier, a donné la parole aux citoyens, mais les organisateurs avaient invité les élus à y participer «en mode écoute».

 

La réunion a attiré plus de 500 personnes, selon les organisateurs. Des députés provinciaux et fédéraux y ont assisté. Mais pas un seul élu de la Ville de Laval, a déploré l'animatrice du forum, Manon Massé.

«Monsieur le maire (Gilles) Vaillancourt et son équipe ont manqué une merveilleuse occasion de se mettre à l'écoute des citoyens de Laval», a-t-elle dit.

Le porte-parole de l'événement, l'humoriste Martin Petit, voit le forum comme «une occasion de sortir de notre bungalow et de notre cour gazonnée pour discuter de ce qui va bien à Laval, de ce qui va mal et comment on pourrait l'améliorer».

Les 35 ateliers de samedi ont débouché sur cinq «chantiers». Au programme: un Laval plus vert, plus cyclable, plus sûr pour les piétons, aux quartiers plus conviviaux et plus accueillants pour les immigrants... et où on mange à sa faim.

Cela pourrait tenir lieu de plateforme électorale, dans cette ville de près de 375 000 habitants où il n'y a pas d'opposition au conseil municipal. Mais les citoyens mobilisés s'en tiennent à des ambitions délibérément modestes.

Le sort des piétons et cyclistes lavallois a suscité de nombreux commentaires. «On nous répète qu'il faut prendre les transports en commun, mais on n'a même pas de trottoirs pour se rendre aux arrêts d'autobus», a dit une citoyenne. Un garçon, assurant du haut de ses 10 ans qu'il n'était «pas peureux», a décrit comment il avait peur de circuler à vélo, y compris sur certaines sections de pistes cyclables.

La députée de Laval aux Communes, Nicole Demers, croit que ce premier forum social marque un tournant dans la jeune histoire de Laval. «C'est rare dans une ville encore en émergence que les gens aient le goût de faire des gestes pour l'ensemble de la communauté», dit-elle.