Devant des factures qui ont grimpé de façon exponentielle, Québec et Montréal ont décidé de mettre en veilleuse leurs projets de réfection de la rue Notre-Dame. On est retourné à la table à dessin en attendant de reprendre les discussions à la fin de l'été.

C'est ce qu'a indiqué hier la ministre des Transports, Julie Boulet, à la commission parlementaire qui faisait l'étude des crédits de son ministère. «Les coûts ont explosé. On prévoyait 750 millions, mais avec les nouveaux calculs on est entre 1,3 et 1,5 milliard. Avec la Ville on a convenu de prendre une pause et de revenir à des coûts plus acceptables pour les fonds publics», a souligné la ministre Boulet.

 

Actuellement le projet est revu, et «le résultat de ce travail sera prêt pour le mois d'août... à peu près», a-t-elle ajouté. Depuis le début de la décennie, Québec et Montréal tergiversent sur le type de travaux à effectuer sur ce tronçon. Pour Montréal, la hausse des coûts est considérable - on passait de 160 millions à 300 millions.

La réfection de Notre-Dame reste «une priorité pour notre gouvernement, on est conscients de l'importance stratégique de ce tronçon, de la proximité du port et du nombre de véhicules lourds qui y circulent», a souligné la ministre.

Toutefois, il y a encore beaucoup de discussions «sur le concept». Québec a parlé avec la Ville d'un boulevard urbain, mais l'objectif premier de Québec est d'augmenter la fluidité.

On s'était entendu sur quatre voies dans chaque direction. De chaque côté, il y aura une voie réservée au covoiturage et une autre au transport collectif.

À l'avenir les budgets devront avoir été prévus avant de procéder à des annonces, «cela nous évitera des expériences comme celle de Notre-Dame», a observé la ministre Boulet.

Dans son récent rapport, début avril, le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, critiquait le manque de vision du ministère des Transports pour la région de Montréal. Pour la métropole, Transports Québec n'était pas parvenu à mettre en place «un mécanisme permanent et formel de concertation pour assurer la cohérence de l'ensemble des priorités d'intervention des acteurs de la région et établir un consensus».

Les coûts de huit projets majeurs, toujours en plan, depuis l'an 2000, dont la réfection de Notre-Dame, avaient grimpé de 285%, de 1,3 à 5 milliardsen neuf ans, constatait-il.