Le déneigement a coûté très cher aux arrondissements montréalais l'an dernier, mais globalement, leur situation financière n'est pas si mauvaise, a constaté La Presse: leurs réserves financières étaient de 107 millions au 31 décembre 2008.

C'est moins que les 121 millions de 2005 et à peu près la même somme que celle de l'an dernier (108 millions). Selon le responsable des Finances à la Ville de Montréal, Sammy Forcillo, malgré la neige de 2008, la situation financière des arrondissements» ne s'est pas détériorée».

M. Forcillo fait observer que les arrondissements ont profité en 2008 des changements de normes comptables de la Ville qui ont entraîné le versement de quelque 21 millions, fort bienvenus dans les administrations locales. Cela leur a permis de compenser les dépenses dues à la neige et de dégager un surplus global d'environ 10 millions en 2008.

« Ces réserves dépendent des priorités de chaque arrondissement, dit-il. Certains les gardent pour des imprévus, d'autres pour investir dans des équipements. Les arrondissements ont géré avec prudence.»

Bon an, mal an, les arrondissements montréalais ont une capacité de générer globalement 30 millions de surplus chaque année sur un budget d'environ 900 millions. Pour M. Forcillo, c'est notamment dû au fait que l'administration, depuis sept ans, incite les arrondissements à se créer des réserves pour imprévus et pour le déneigement.

Saint-Laurent demeure l'arrondissement ayant les plus importantes réserves: 30,3 millions. Le maire Alan DeSousa répète que Saint-Laurent n'est pas plus riche que les autres et» n'imprime pas de l'argent !». Sur les 30,3 millions, 19,7 millions proviennent des surplus de l'ex-Ville de Saint-Laurent. Le maire dit qu'il gère» très serré» et conserve des sommes pour régler d'éventuels litiges et pour investir dans des projets particuliers,» comme la nouvelle bibliothèque de Saint-Laurent».

Aux antipodes de Saint-Laurent, on trouve Anjou et L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève, les seuls arrondissements à ne pas avoir de réserves. Le premier accuse un déficit de 177 000$ et le second, une perte de 87 000$.

Dans Ville-Marie, la réserve frôle les 10 millions, provenant surtout de la taxe spéciale sur les équipements sportifs. Une grande partie de l'argent sera bientôt investi. Dans Outremont, les réserves ont fondu. Elles sont passées de 2,8 millions en 2005 à moins d'un million. La mairesse Marie Cinq-Mars dit que la différence vient du fait que l'arrondissement a prélevé, en 2006, 1,3 million pour son Centre communautaire intergénérationnel et pour des travaux dans ses bureaux administratifs. La neige a coûté 1,8 million à Outremont en 2008. Compte tenu de ces dé­penses, Mme Cinq-Mars considère qu'elle a une bonne marge de manoeuvre.» On fait très attention, soutient-elle. Heureusement qu'on n'a pas eu autant de neige cette année.»

Dans Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, les réserves sont de plus de 10 millions, les plus élevées à Montréal, mis à part Saint-Laurent.» De grosses sommes sont attribuées à nos réserves pour imprévus, dit le directeur de l'arrondissement, Stéphane Plante. Et on a eu 1,8 million à cause des nouvelles normes comptables. Mais c'est vrai que chez nous, il y a toujours eu une gestion très prudente. Il pourra y avoir certains investissements réalisés à partir de ces réserves.»

Dans LaSalle, les réserves de 13,3 millions en 2005 ont chuté à 3,8 millions en 2008. La mairesse Manon Barbe précise que cet écart s'explique par divers investissements, notamment 3 millions consacrés aux infrastructures et aux équipements de loisirs.» On n'est pas en difficulté, LaSalle a une saine gestion», dit-elle.