Le maire Claude Gladu n'ayant toujours pas dit s'il se représentera devant les électeurs, l'ex-députée bloquiste Caroline St-Hilaire est la première à se lancer dans la course à la mairie de Longueuil.

La campagne électorale s'annonce passionnante dans la quatrième ville du Québec. Ce territoire de la Rive-Sud étant plutôt de tendance souverainiste sur le plan provincial et fédéral, la venue de Caroline St-Hilaire change la donne. En janvier, l'ex-députée du Bloc dans la circonscription de Longueuil-Pierre-Boucher avait assuré qu'après 11 ans de scène fédérale, elle avait «fermé la porte» à la politique. «J'ai peut-être changé d'idée, mais je suis toujours animée par le même idéal de justice sociale, d'intégrité et de respect des individus, a-t-elle dit, hier, en conférence de presse. Oui, j'aime ma ville. J'aime les gens qui y vivent et j'ai toujours souhaité le meilleur pour eux. Je veux que l'on détermine ensemble le Longueuil que nous souhaitons; une ville plus humaine et cela, autant pour les résidants de Greenfield Park que pour ceux de Saint-Hubert et du Vieux-Longueuil.»

Fille de l'ancien conseiller de Longueuil, Jean St-Hilaire, la candidate de 39 ans n'a aucun programme électoral. Elle créera un parti d'ici l'été. Elle définira sa plateforme après avoir consulté les Longueuillois, lors d'une tournée qu'elle fera dans tous les quartiers et par son site internet (www.carolinesthilaire.qc.ca).

«Aujourd'hui, envisager de prendre la relève d'une administration en place depuis 27 ans, ça pourrait sembler une mission impossible pour un certain nombre de personnes, mais Voltaire n'a-t-il pas dit que: Le succès fut toujours l'enfant de l'audace? a-t-elle déclaré. On va emprunter le chemin de la transparence, de l'intégrité et de l'équité.»

Actuel leader de l'opposition, le chef du Ralliement Longueuil (RL), Michel Latendresse, avait rencontré Mme St-Hilaire l'automne dernier, mais il ne veut pas parler de la discussion qu'ils avaient eue. Est-il intéressé par une alliance avec elle? Il répond qu'il est en réflexion sur son avenir politique. Le RL va-t-il se scinder avec le parti de Mme St-Hilaire? «Notre parti est en restructuration», se borne-t-il à répondre.

Ayant quitté le RL le 20 octobre, Lorraine Guay-Boivin pourrait se joindre à Mme St-Hilaire. «On va commencer par rencontrer la dame, dit-elle. Il ne faut pas sauter les étapes.»

Le Parti municipal Longueuil (PML) du maire Gladu n'a pour l'instant aucun candidat déclaré aux prochaines élections. Une brève assemblée générale des membres du PML aura lieu dimanche. Ce pourrait être pour le maire, en politique depuis 27 ans, l'occasion de passer officiellement le flambeau à son dauphin, le conseiller Jacques Goyette, qui se promène depuis des mois dans Longueuil pour rencontrer la population. Hier, le maire n'a pas voulu commenter la candidature de Caroline St-Hilaire. Par contre, la présidente du conseil de Longueuil, Marie-Lise Sauvé, l'a fait: «Tout le monde a sa chance à courir, dit-elle. Ça va stimuler les troupes. Je n'ai rien à dire contre ça, mais moi, je suis dans l'équipe Gladu.»

La conseillère du district 11, Johane Fontaine-Deshaies, n'est pas impressionnée par la candidature de l'ex-bloquiste. «Elle manque un peu d'expérience, dit-elle. Le municipal, c'est un tout autre monde. Et dans le contexte où nous sommes, je préfère de beaucoup la maturité et la stabilité.» Même son de cloche pour le conseiller du district 12, Normand Caisse, qui estime que «l'administration Gladu part avec l'avantage de l'expérience et des réalisations».

Pour l'ex-candidate à la mairie Gisèle Hamelin, l'annonce de Mme St-Hilaire est intéressante. «Je suis pour le changement, dit-elle. On verra ce qu'elle aura à nous dire et qui l'entourera. Mais il faut avoir des idées avant de se lancer et exprimer comment on voit un renouveau soi-même.»