Un résidant de Laval, Tristan Desjardins Drouin, dénonce l'absence de trottoirs le long des rues à l'ouest du métro Montmorency, à Laval. «Les gens marchent dans la rue, dit-il. Il y a de plus en plus d'étudiants du Cégep Montmorency qui font le trajet pour aller dans les nouveaux restaurants rapides du boulevard Le Corbusier. Est-ce qu'on attend qu'il y ait des blessés ou des morts?»

Il manque de trottoirs dans toute la zone à l'ouest de la station Montmorency, le terminus de la ligne orange, fréquenté chaque jour par 12 000 voyageurs.

 

Mais la Ville ne prévoit pas en construire avant plusieurs années. Lundi soir, à l'assemblée du conseil municipal, le maire Gilles Vaillancourt a affirmé qu'ils ne seraient pas ajoutés avant l'aboutissement d'un projet de stationnement sur les terrains adjacents.

Dans l'intervalle, pas question pour autant de réglementer le stationnement dans les rues dépourvues de trottoirs, dit le maire. «On ferait disparaître 250 à 300 places de stationnement, affirme M. Vaillancourt. C'est autant de voitures qui se retrouveraient sur les routes et ce serait mauvais pour l'environnement.»

«On dit qu'on veut que les gens marchent, mais on donne la priorité à l'auto et juste à l'auto», déplore M. Desjardins Drouin, qui était candidat du Parti vert aux dernières élections fédérales.

Deux des trois terrains vacants voisins du métro sont la propriété de Solim, une filiale du Fonds de solidarité FTQ. Le troisième appartient à une société en commandite qui réunit le Fonds de solidarité et des compagnies détenues par l'homme d'affaires Antonio Accurso. En tout, ils valent près de 7 millions, selon l'évaluation municipale.

D'après Solim, on est encore loin d'un projet concret pour cet emplacement pourtant enviable. «La Ville veut un développement de type centre-ville avec des stationnements souterrains, dit Guy Gionet, président-directeur général de Solim. Il faut un occupant important pour lancer un projet de cette envergure. C'est ce qu'on s'évertue à trouver depuis trois ans. C'est évident qu'actuellement (avec la crise), les utilisateurs sont plus en phase de réduction d'espace que d'expansion.»

M. Gionet est d'accord avec la position de la Ville de ne pas investir dans des trottoirs, d'autant plus que cet ajout ferait augmenter le montant de l'impôt foncier de Solim. «Et les trottoirs devront être brisés pendant les travaux, on devra les payer une seconde fois, dit-il. La Ville se ferait accuser de jeter l'argent par les fenêtres.»

Cependant, il croit qu'une solution temporaire pourrait être mise en place. «En attendant, est-ce qu'on laisse les gens marcher dans la boue? demande M. Gionet. Il y a sûrement moyen d'avoir des trottoirs temporaires en asphalte.»