Défaite cuisante pour la mairesse de Repentigny, Chantal Deschamps, et les membres de son conseil municipal : le Directeur général des élections a fait annuler un règlement de la municipalité qui avait été adopté en juin dernier afin de faire passer le nombre d'élus municipaux de 12 à 16.

La décision de la Commission de la représentation électorale (CRÉ), que présidait Me Marcel Blanchet, est un désaveu total de l'initiative de la mairesse Deschamps qui n'avait alors pas tenu compte de l'opposition d'une partie de la population à ce projet. Plus de 2000 personnes avaient signé une pétition contre l'augmentation du nombre de conseillers, un geste qui aurait coûté de 100 000 à 150 000 $ selon les estimations.  

Dans son avis, la commission mentionne l'opposition à ce projet et rejette le découpage électoral que Repentigny préconisait à la suggestion d'une firme de géomatique de Québec, Innovision.

La commission juge que le découpage «doit respecter les critères établis dans la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités» et que la délimitation que Repentigny avait retenue «ne respecte pas, à plusieurs endroits, certaines barrières physiques» et «qu'elle divise certains quartiers résidentiels». Aussi, le nombre de districts demeurera 12.

 

Le conseiller de l'opposition du district 9, Jean Langlois, jubile et se questionne «sur le sérieux du travail d'Innovision +». «Ils n'ont pas respecté les frontières géographiques, dit-il. C'est une défaite totale pour la mairesse. Je félicite Me Blanchet pour son travail.»

 

 

Chez Innovision +, son président Marc Lortie dit que ce genre de travail est complexe et qu'»on ne peut respecter à 100% aucun des critères qui sont dans la loi». «Il faut trouver un équilibre, dit-il. On en avait trouvé un. On est surpris que la commission ait choisi que le découpage demeure à 12 alors que la Ville avait décidé d'en avoir 16. C'est la première fois que je vois ça. C'est un peu borderline. La commission a étiré l'élastique à son maximum.»

 

Chantal Deschamps n'était pas «disponible pour commenter», ce jeudi. C'est l'avocat mandaté par la Ville dans ce dossier, Jean-François Gagné, qui a fait part de sa surprise à La Presse. «C'est une décision très inusitée, dit-il. C'est la première fois que la CRÉ remet en cause le nombre de districts. Bien peu de municipalités vont vouloir maintenant s'engager dans de tels processus.»

 

Toutefois, comme la décision de la CRÉ a force de loi, Me Gagné «n'a pas le mandat de porter cette décision devant les tribunaux» mais ce n'est pas l'envie qui manque...

En attendant, le conseiller Langlois s'inquiète des conséquences financières de cette aventure. «On a dû payer la firme, maintenant il faudra payer pour la proposition irrévocable de la CRÉ, dit-il. Nous allons débourser une deuxième fois pour une subdivision qui aurait pu être faite à l'interne. Un non sens très coûteux pour les contribuables.»