Après sa défaite lors de l'élection de LaSalle, dimanche, une première pour Union Montréal depuis 2005 dans une ville fusionnée à Montréal, le parti du maire Gérald Tremblay essaie de comprendre. Selon le conseiller de LaSalle, Alvaro Farinacci, l'arrondissement aurait dû supprimer des services plutôt qu'adopter une surtaxe aussi élevée... et impopulaire.

Des élections partielles, les partis en perdent et en gagnent. Mais depuis les dernières élections municipales de 2005, c'est la première fois qu'Union Montréal prend une telle raclée: 1000 voix de moins que Vision Montréal; 6 électeurs LaSallois sur 10 qui ont voté ont snobé le parti du maire.

D'ailleurs, le chef de Vision Montréal, Benoit Labonté, n'a pas manqué d'affirmer, dès dimanche soir, que son parti était «la seule alternative crédible à l'administration Tremblay», jouant donc aussi sur le fait que Projet Montréal s'est écroulé, ne récoltant que 156 voix, soit 3,2% des suffrages.

Dans les rangs d'Union Montréal, la mairesse de LaSalle, Manon Barbe, a dès le résultat critiqué Michael Vadacchino, le conseiller élu, qui a insisté lourdement pendant toute sa campagne sur le fait que LaSalle aura la plus forte hausse de taxes moyenne de Montréal en 2009, avec 3,7%. M. Vadacchino a répliqué qu'Union Montréal avait été battu par sa propre politique fiscale.

Pour Alvaro Farinacci, les LaSallois ont effectivement envoyé un message. «Mes voisins m'ont dit «Alvaro, on t'aime bien, mais on veut passer un message à la mairesse», dit-il. C'est un vote de protestation. On n'est pas Westmount ici. On est de la classe moyenne alors les gens ont dit que ça suffit les taxes.» Même s'il pense que «d'ici trois ans, tous les arrondissements auront une petite surtaxe locale», M. Farinacci croit que l'arrondissement aurait pu s'y prendre autrement. «On aurait pu peut-être couper le budget graffiti, dit-il. Il y aurait, je pense, d'autres choses à couper et on aurait une taxation moins forte. Je crois qu'on a fait cadeau de l'élection à Vision Montréal.»

«On doit prendre acte du résultat, dit de son côté son collègue (Union Montréal) Richard Deschamps. On va devoir prendre le temps d'analyser et de tirer des conclusions. Une partie du pointage nous donnait un signal d'une résistance de la population, mais cela ne laissait pas présager ça. Moins de 5000 personnes se sont exprimées. Si la participation avait été supérieure, on ne peut présumer que ça aurait été le même résultat.»

Pour M. Deschamps, la défaite est «multi-factorielle». Il s'agit de la troisième élection de l'automne, alors les citoyens ne se sont pas mobilisés (taux de participation de 18,37%). Le mauvais temps peut avoir également joué tout comme les courses de Noël. Mais il convient que la surtaxe a compté pour beaucoup...