De 1999 à 2005, les 20% de familles québécoises les plus pauvres ont vu leurs dettes dépasser en importance la valeur de leurs biens, indique une récente étude de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ).

La chute est vertigineuse. En 1999, ces quelque 680 000 familles possédaient collectivement un patrimoine de 74 millions de dollars. En 2005, leur passif s'élevait à 595 millions. Leur patrimoine a fondu de 900% en six ans.

 

Le deuxième quintile a aussi vu la valeur de ses biens diminuer, de 2%. Les trois quintiles supérieurs l'ont vue augmenter. Ainsi, le patrimoine des 20% les plus riches est passé de 500 à 654 milliards pendant la même période, un bond de 30%. Le comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal note un très fort accroissement de l'inégalité des revenus. Le document qu'il a publié jeudi cite une autre étude de l'ISQ qui illustre l'écart grandissant entre les revenus.

«Entre 1979 et 1989, on a assisté à une diminution de l'inégalité, note le chercheur Stéphane Crespo. Par exemple, alors que le revenu disponible moyen du quintile inférieur, en dollars constants de 2005, a crû de 17,3%, celui du quintile supérieur, au contraire, a décru de 4,7%, ce qui indique une régression de l'inégalité.

«Par contraste, entre 1989 et 2005, tous ces indicateurs indiquent une recrudescence de l'inégalité. La moyenne de revenu du quintile inférieur a diminué de 6,8%, tandis que celle du quintile supérieur a augmenté de 14,4%.»