La présentation du budget 2009 de la Ville de Montréal, le 26 novembre, avait pratiquement occulté les investissements réservés à l'application du Plan de transport de la métropole. Pourtant, ce ne sont pas loin de 700 millions qui seront dépensés l'an prochain pour 18 des 21 chantiers de ce plan.

Dire qu'André Lavallée, monsieur Transport à la Ville, était déçu des réactions médiatiques à la suite de la présentation du budget est un euphémisme. Il faut dire que la Ville avait communiqué ses chiffres de telle manière que les médias ont eu l'impression que la municipalité se bornerait à investir 6 millions dans «son» Plan l'an prochain.

 

En fait, la Ville consacrera avec ses fonds propres un total de 92,6 millions au Plan auxquels il faut ajouter 599,6 millions provenant de la Société de transport de Montréal (STM), qui participe évidemment beaucoup à la réalisation du Plan, comme l'illustre le tableau ci-contre.

Le fonds de réserve financière de 6 millions, dont on voit déjà 5,3 millions dans le tableau, a été créé par la Ville à des fins de «transparence», selon M. Lavallée. «On pourra mettre dans ce fonds l'ensemble des dépenses qui seront versées pour la réalisation du plan, dit-il. Ainsi, les dépenses associées au plan seront visibles. On saura où va l'argent, par exemple si on va de l'avant avec les péages.»

Il faut ajouter 5 millions supplémentaires à ce fonds, dit-il, car une quarantaine de personnes travaillent en permanence sur le Plan et le budget de fonctionnement de cette équipe est de 5 millions.

M. Lavallée insiste pour dire que les investissements de 700 millions ne tiennent pas compte de l'argent qui sera versé en plus par l'Agence métropolitaine de transport ou Québec, ce qu'il appelle «un effet de levier». «Par exemple, quand on aura donné le contrat pour la modernisation des équipements du métro, il y aura 1,2 milliard qui viendra de Québec», dit-il.

Sur les 700 millions, c'est la modernisation du réseau du métro et l'amélioration des services de la STM qui représente la plus grosse enveloppe, soit 588 millions. La modernisation de la rue Notre-Dame, dont les travaux ont été court-circuités par le déclenchement des élections par Jean Charest, ont débuté cette semaine avec une enveloppe montréalaise de 36 millions.

Parmi les autres chantiers du Plan, notons le raccordement du boulevard Cavendish (11 millions), les travaux du réseau cyclable (9,8 millions), ceux de l'échangeur Dorval dans le cadre du projet de la navette ferroviaire entre le centre-ville et l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau (8,9 millions), les études de faisabilité du réseau de tramway (5 millions) et le prolongement du boulevard Maurice-Duplessis effectué à cause de la réalisation du train de l'est (3 millions).

Le projet d'implantation d'un service rapide par bus (SRB) sur le boulevard Pie-IX, que l'AMT ne voit pas d'un bon oeil, coûtera 5,9 millions à Montréal. «On est à la veille d'avoir de l'action dans ce dossier, dit-il. La Ville a dépassé les limites de sa patience. S'il faut que la Ville le fasse, on va le faire.»

Finalement, 300 000$ sont consacrés par la Ville pour mettre en oeuvre la Charte du piéton. Mais M. Lavallée dit que cela ne reflète pas la réalité, les arrondissements mettant eux-mêmes en oeuvre des mesures.

«Des actions ont notamment été prises dans Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce et dans mon arrondissement, dit le maire de Rosemont-La Petite Patrie. On a posé des gestes au marché Jean-Talon, sur Christophe-Colomb, Bellechasse, Viau, Saint-Zotique et mis des radars pour protéger les piétons.»

André Lavallée redit que «la Ville va de l'avant avec son Plan de transport» et que son ambition est toujours d'investir davantage. Mais que pour cela, la métropole a besoin de nouveaux outils financiers, un dossier toujours pas réglé, le gouvernement libéral n'ayant pas profité des élections pour annoncer l'aide spécifique de 250 millions que réclame le maire Gérald Tremblay régulièrement depuis 2002...