Un milliard de dollars pour déneiger, ramasser les ordures, entretenir les rues et les parcs: c'est l'enveloppe que se partageront de façon inégale les 19 arrondissements de Montréal l'an prochain.

Le budget de dotation 2009, fixé plus précisément à 916 millions, est en hausse de 28 millions («3,2%) par rapport à l'an dernier. Les arrondissements les plus gâtés sont ceux qui comptent un grand nombre de commerces ou d'industries sur leur territoire: Saint-Laurent reçoit notamment 3,2 millions de plus que l'an dernier, tandis que Ville-Marie aura droit à un chèque bonifié de 4,4 millions.

 

À l'autre bout du spectre, le seul arrondissement à voir diminuer sa dotation est Pierrefonds-Roxboro, qui recevra 74 000$ de moins qu'en 2008.

Le classement des arrondissements quant au budget par habitant demeure sensiblement le même, avec des contrastes frappants selon le territoire où on réside. Les habitants les moins choyés, ceux de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, recevront en moyenne 404$. On est loin de la moyenne de Ville-Marie (1032$), de Saint-Laurent (846$) ou du Sud-Ouest (744$).

Des arrondissements plus résidentiels comme Outremont (740$) ou Lachine (737$) figurent également loin devant Rosemont-La Petite-Patrie (442$) ou Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension (448$).

«Les inégalités sont persistantes, dénonce Benoit Labonté, chef de l'opposition à l'hôtel de ville. C'est un problème criant depuis 2002 qu'on ne veut pas régler. Il crée deux catégories de Montréalais. Ç'a des conséquences directes, par exemple sur le déneigement: d'un côté de la rue, on commence à déneiger quand il y a cinq centimètres, de l'autre côté, c'est 15 cm.»

Les huit arrondissements qui avaient levé une taxe spéciale en 2008 l'ont conservée pour l'an prochain. Tous ont choisi cependant d'en baisser légèrement les taux, sauf Anjou, qui a conservé le taux de 0,04%. Ces taxes spéciales rapporteront globalement 22 millions aux arrondissements qui ont décidé de les imposer.