Rendu public hier, le budget 2009 de 1,03 milliard de la Société de transport de Montréal (STM) contient les hausses de tarifs prévues. La STM a-t-elle le choix? Elle manque de financement public et ses engagements financiers dus à sa dette sont de plus en plus lourds.

La sortie de ce budget est venue en écho aux paroles du maire Gérald Tremblay prononcées mercredi lors du colloque sur la Communauté métropolitaine de Montréal: la région manque d'argent pour assurer un transport collectif de qualité, digne des besoins des usagers et de ses ambitions économiques. Québec et Ottawa sont donc une fois de plus appelés à la rescousse.

 

La direction de la STM, qui anticipe un manque à gagner de 38 millions en 2009, espère tout de même que les nouveaux tarifs «soutiendront la hausse de l'achalandage».

Comme prévu, la CAM coûtera 2,25$ plus cher le 1er janvier, soit 68,50$. La CAM à tarif réduit sera à 37$, une hausse de 1$. Le paiement en espèces demeure le même: 2,75$ pour un voyage et 1,75$ pour le prix réduit. L'achat de 6 billets coûtera 0,75$ plus cher, à 12,75$, mais la STM introduit la possibilité de payer 20$ pour 10 billets placés sur la carte OPUS, soit 2$ par billet.

Deux bonnes nouvelles toutefois: la gratuité les fins de semaine pour les enfants de moins de 12 ans accompagnés d'un adulte, tel que l'avait réclamé les conseillers de l'opposition l'an dernier en s'inspirant de l'exemple lavallois; et le gel du tarif des cartes touristiques d'un jour (9$) et de trois jours (17$).

Les hausses de tarifs ne règlent pas «l'urgence d'obtenir de nouvelles sources de financement». La société de transport dit qu'améliorer l'offre de services pour accroître la fréquentation de son réseau, indexer les salaires de 2%, investir pour assurer la fiabilité des équipements et assumer la hausse du coût de l'énergie, tout cela fait qu'elle a besoin de sources de financement «stables et récurrentes».

L'agglomération, qui augmente ses contributions année après année, est une «fidèle alliée», mais les mêmes termes ne sont pas appliqués aux gouvernements du Québec et d'Ottawa. La STM espère qu'ils «joueront leur rôle» en 2009.

Car pour stimuler la fréquentation des transports en commun, ça prend des investissements. La STM estime qu'à la fin de l'année, elle aura assuré 15 millions de déplacements de plus qu'en 2007, soit une augmentation de 4%. L'arrivée, l'an prochain, de nouveaux autobus, dont 58 articulés, améliorera le service sur les 26 lignes les plus fréquentées.

Les dépenses prévues en 2009 sont en hausse de 90,6 millions. Si on exclut l'indexation des salaires et la hausse du carburant, près de 70 millions de cette somme seront consacrés à l'amélioration des services. Si la STM veut augmenter de 16% son niveau de services avant fin 2011, elle sait que ça lui prendra des investissements de deux milliards pour les trois prochaines années. Sans aide supplémentaire des gouvernements supérieurs, de tels investissements auront un impact sur le service de la dette net de la STM.

De son côté, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a rappelé qu'avant l'arrivée de Gérald Tremblay à l'Hôtel de ville en 2001, la CAM était vendue 48,50$. «Depuis son entrée en fonction, l'administration Tremblay a imposé une hausse du coût du transport collectif de 240$ par année pour une personne seule», a dit M. Bergeron.