Après un slalom étourdissant de plusieurs mois autour du 2-22 Sainte-Catherine, la Ville de Montréal, le gouvernement du Québec et la Société de développement Angus (SDA) iront finalement de l'avant avec ce projet d'édifice à vocation culturelle de 16 millions, sans la participation financière d'Ottawa.

Le maire Gérald Tremblay, le ministre québécois du Développement économique et responsable de Montréal, Raymond Bachand, et le PDG de la SDA, Christian Yaccarini, en ont fait l'annonce ce matin au Club Soda, à deux pas du lieu où sera construit l'édifice, soit à l'intersection du boulevard Saint-Laurent et de la rue Sainte-Catherine, dans le pôle est du Quartier des spectacles.

Depuis trois semaines, après les révélations de La Presse sur la stagnation du dossier, l'administration municipale jonglait avec deux ou trois scénarios, en compagnie du promoteur, pour compléter le montage financier de ce projet fondamental pour le Quartier des spectacles.

Plutôt que de soumettre une nouvelle demande à Ottawa dans le cadre du programme d'infrastructures Chantiers Canada, ce qui aurait reporté dans le temps sa réalisation, la Ville a finalement décidé de puiser cinq millions dans une enveloppe de 140 millions en provenance de Québec, comme le conseillait le ministre Bachand récemment.

Sollicités par le promoteur l'an dernier, d'autres ministères fédéraux avaient, pour leur part, refusé de s'impliquer financièrement dans le projet.

Les responsables dévoileront également aujourd'hui le nom des architectes retenus, dont Aedifica, qui a dessiné les tout premiers plans du projet il y a plus de deux ans, et une autre firme, pour réaliser l'édifice de six étages. D'abord évalué à 20 millions, le projet a été ramené à 16 millions, puis est passé de huit à six étages pour respecter les règles d'urbanisme. Les travaux pourront débuter dès le printemps 2009.

Selon une entente entre la Ville et le promoteur, il sera occupé obligatoirement aux trois quarts par des locataires culturels, dont la Vitrine culturelle, guichet de promotion et de vente de billets de spectacle et, probablement, la station de radio CIBL. Les négociations avec la station et d'autres locataires éventuels, dont des commerces, ne sont pas encore terminées.

Montage financier difficile

Le montage financier du projet aura donc causé beaucoup de maux de tête au promoteur et à ses partenaires. Pour cette première réalisation en dehors du site Angus, la SDA compte sur 9 millions en provenance de prêteurs privés, deux millions de la Ville, équivalent à la valeur du terrain cédé pour 75 ans, et cinq millions provenant des 140 millions attribués par Québec à la métropole dans le cadre d'une enveloppe pour le développement de toutes les régions.

Cet investissement de 5 millions peut paraître minime mais il fait toute la différence puisqu'il permettra de s'assurer que le prix des loyers reste accessible à des organismes culturels.

Cette participation indirecte du gouvernement québécois pourra être doublée d'une aide financière accordée aux dits organismes, déjà subventionnés, qui décideront de s'installer dans le 2-22 Sainte-Catherine. Ils pourront obtenir ce soutien financier auprès du ministère de la Culture.