Après avoir trainé pendant des années, le projet de navette ferroviaire reliant l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau au centre-ville de Montréal semble être définitivement sur les rails : l'Agence métropolitaine de transport (AMT), qui a dévoilé, ce jeudi matin, les deux tracés possibles pour accueillir ce train, appelle la communauté d'affaires montréalaise à se mobiliser en faveur de ce dossier métropolitain.

Invité par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain à parler de ce projet majeur pour l'activité économique régionale, le président directeur général de l'AMT, Joël Gauthier, a expliqué qu'après avoir envisagé neufs tracés différents, le comité directeur du projet en avait retenu deux. « Il était impossible de réaliser ce projet sur les voies ferrées existantes car les deux corridors du Canadien Pacifique et du Canadien National jouent des rôles majeurs dans les échanges de marchandises, notamment entre Halifax et Chicago », a-t-il dit.

M. Gauthier a ajouté qu'il était nécessaire de créer de nouvelles voies dédiées à la navette, le train de banlieue en provenance de l'ouest de l'île et de la couronne ouest fonctionnant déjà à pleine capacité. D'ici 2026, la population de la couronne ouest va croître de 17 %, la région de Vaudreuil, notamment, se développant rapidement.

Le premier tracé retenu est celui qui emprunte l'axe des voies du CN entre Dorval et la gare centrale de Montréal (derrière l'hôtel Reine-Elizabeth). Il faudra deux nouvelles voies entre Dorval et la zone du pont Victoria, « mais la traversée du canal de Lachine » sera une contrainte, a dit M. Gauthier. Le temps de parcours entre Dorval et la gare centrale serait de 22 à 27 minutes. M. Gauthier pense que la gare centrale aurait une capacité suffisante pour accueillir de nouveaux usagers allant prendre l'avion ou en provenance de la gare aéroportuaire.

Le second tracé est celui de l'axe du CP, entre Lachine et la gare Lucien-L'Allier, tout près du centre Bell. Les rails sont déjà utilisés exclusivement par les trains de l'AMT. Ce tracé nécessiterait des infrastructures moins importantes mais il y aura aussi des contraintes, notamment dans la zone de Montréal-Ouest où l'activité ferroviaire et routière est déjà intense. Le temps de parcours serait plus court : 16 ou 17 minutes. « Il faudrait aussi couvrir la gare Lucien-L'Allier pour en faire une gare à l'européenne, moderne, où les gens seront protégés des intempéries », a dit M. Gauthier.

Autant pour un tracé que pour l'autre, les coûts n'ont pas encore été évalués. À noter que c'est la firme Price Waterhouse Coopers qui sert de conseiller financier du projet.

« Les coûts d'un tel projet sont élevés, ce qui fait que le dossier progresse lentement, a dit M. Gauthier. Mais compte tenu de la popularité des trains de banlieue et à cause de la volonté politique, il y a lieu d'être optimiste. »

M. Gauthier a appelé la communauté d'affaires à se mobiliser pour un service de transport en commun de qualité. « Il faut que ce soit votre projet, a-t-il lancé. C'est un projet réaliste, rassembleur pour le développement économique de toute la région, une situation win-win, autant pour la banlieue que pour la métropole. »

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