L'Agence de protection de l'environnement (EPA) des États-Unis imposera une diminution de 90 pour cent de la quantité de plomb qui sera permise dans l'air, trois décennies après avoir décidé de retirer le plomb de l'essence.

Des représentants de l'EPA ont indiqué jeudi que la nouvelle limite protégerait davantage la santé publique, notamment celle des enfants. 

Les enfants peuvent respirer des particules de plomb qui sont libérées dans l'air par les fonderies, les mines et les incinérateurs de déchets. Le fait d'être en contact avec du plomb dès un jeune âge, même en faible quantité, peut avoir un effet sur l'apprentissage, le quotient intellectuel et la mémoire des enfants. Le plomb peut également causer des problèmes cardiovasculaires, rénaux ou de pression artérielle à l'âge adulte.

L'EPA devait établir, sous l'ordonnance d'un tribunal, une nouvelle norme de santé sur le plomb d'ici minuit mercredi soir.

«L'air de notre nation est plus propre aujourd'hui qu'il y a à peine une génération, et hier (mercredi) soir j'ai participé à ce progrès en signant les normes les plus sévères de qualité de l'air quant au plomb dans l'histoire de notre pays», a affirmé jeudi l'administrateur de l'EPA, Stephen Johnson.

«Grâce à cette nouvelle norme, l'EPA protégera mes enfants des sources de plomb transporté dans l'air», a-t-il ajouté.

La nouvelle limite de quantité de plomb - 0,15 microgramme par mètre cube - est la première mise à jour de la norme de plomb depuis 1978, qui avait participé à l'élimination de ce métal dans l'essence. La nouvelle norme est dix fois inférieure à l'ancienne, qui était de 1,5 microgramme par mètre cube.

L'EPA estime que 18 comtés dans une douzaine d'États américains transgresseront la nouvelle norme. Les États et leurs gouvernements locaux devront trouver les moyens de réduire davantage les émissions de plomb des fonderies, des mines de métaux et de d'autres sources.

Les militants environnementaux ont applaudi la décision de l'agence, mais ils ont indiqué qu'elle aurait pu faire davantage pour surveiller les émissions de plomb afin de s'assurer que la norme soit respectée.

À l'instar de l'annonce de cette nouvelle norme, l'EPA a ajouté qu'elle exigerait que la présence de plomb soit mesurée dans 101 villes à travers les États-Unis et près des sources qui peuvent libérer au moins une tonne de plomb par année. Les militants écologistes ont répliqué, jeudi, que le projet de l'EPA exclurait des centaines de sources de plomb.

«Nous félicitons l'EPA d'avoir pris un pas de géant dans la bonne direction, mais ils doivent grandement agrandir le réseau de surveillance de plomb s'ils espèrent appliquer cette norme», a indiqué la Dre Gina Solomon, maître de recherches au Natural Resource Defense Council.

L'EPA a indiqué que le coût des réductions se situerait entre 150 millions $ US et 2,8 milliards $ US, mais que la norme engendrerait des retombées économiques d'environ 3,7 à 6,9 milliards $ US. L'EPA a présumé, en calculant les retombées économiques, que les enfants seraient plus intelligents et qu'ils gagneraient plus d'argent en raison de la diminution de plomb dans l'air.