Le président français Nicolas Sarkozy a décidé d'écarter toute taxe écologique sur les produits de grande consommation, après une semaine de cacophonie gouvernementale, dans le souci de préserver le pouvoir d'achat des Français.

Le président français, qui a souligné le succès du bonus-malus automobile, s'est déclaré vendredi soir favorable à une extension de ce système à condition qu'il ne concerne pas les produits de grande consommation, excluant donc notamment la «taxe pique-nique» voulue par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo.

A la suite d'une «réunion d'arbitrage» sur la fiscalité écologique, le chef de l'Etat a demandé à M. Borloo et à sa secrétaire d'Etat, Nathalie Kosciusko-Morizet, de réunir «un groupe de travail» pour déterminer les produits concernés par une «deuxième expérimentation» du bonus-malus.

Cette réunion a eu lieu à l'issue d'un véritable bras de fer au sein du gouvernement, entre le ministère de l'Ecologie et celui des Finances et du Budget.

Le bonus-malus, qui encourage l'achat de voitures peu émettrices de CO2 et pénalise les plus polluantes, a rencontré un vif succès, mais pèse selon le ministère du Budget sur les finances publiques.

La cacophonie gouvernementale a notamment irrité les milieux industriels et les partenaires du Grenelle de l'environnement, un sommet tenu en octobre 2007 censé lancer une «révolution verte» en France.

L'écologiste Nicolas Hulot, père spirituel de ce sommet qu'il avait initié, a estimé samedi qu'il fallait «siffler la fin de la récré» sur la fiscalité verte, dans un interview au journal Libération, et regretté les «résistances au sein de l'exécutif».

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