Des techniques devraient pouvoir démultiplier les capacités d'une roche, la péridotite, pour absorber rapidement de vastes quantités de CO2, principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique, selon une recherche de géologues américains publiée vendredi.

Ces travaux montrent que des gisements de cette roche qui en profondeur réagit de façon naturelle et très rapide au contact du dioxyde de carbone (CO2), pourraient être utilisés soit par simples forages dans le sol où elle est contenue en grandes quantités ou par simple méthode d'injection de ce gaz.

Les géologues savaient déjà qu'une fois exposée à l'air, la péridotite issue d'un refroidissement lent du magma terrestre, forme dans ce processus des minéraux solides comme du calcaire ou du marbre.

Mais les scientifiques ignoraient que ce processus se produit aussi sous la surface et peut-être accéléré un million de fois.

Le transport et le traitement de cette roche dans les centrales de production électrique brûlant du charbon et produisant d'énormes quantités de CO2, n'est pas pratique et est très coûteux.

En revanche, on peut plus aisément acheminer le CO2 produit par ces centrales vers les lieux où se trouvent cette roche en abondance et ce à un coût nettement moindre, explique le géologue Peter Kelemen, de l'Institut de la Terre à l'Université Columbia, principal auteur de cette recherche.

Au contact du CO2, la péridotite, forme des minéraux solides comme du calcaire ou du marbre.

Cette roche est présente en surface ou près de la surface du sol surtout à Oman et dans d'autres régions du globe, précisent les auteurs de l'étude qui paraît dans l'édition en ligne des Annales de l'Académie américaine des sciences datée du 10 novembre.

«Cette approche devrait permettre de développer une méthode pour capturer et stocker le CO2 atmosphérique» à faible coût, estime le géologue de l'Université Columbia.

Selon les auteurs de cette recherche, la péridotite d'Oman peut absorber naturellement de 10 000 à 100 000 tonnes de CO2 par an, bien plus que ce que les géologues pensaient. En accélérant artificiellement ce processus, ce gisement pourrait probablement absorber quatre milliards de tonnes de CO2 par an.

De vastes gisements de péridotite se trouvent aussi dans les îles du Pacifique de Papouasie Nouvelle Guinée et de Nouvelle Calédonie ainsi que le long des côtes grecques et dans l'ex-Yougoslavie.

De petits dépôts sont aussi présents dans l'ouest des États-Unis ainsi que dans de nombreux autres endroits du globe.

Cette technique devrait pouvoir réduire notablement les 30 milliards de tonnes de CO2 que les activités humaines émettent annuellement dans l'atmosphère pour la plus grande partie en brûlant des hydrocarbures et du charbon.

La péridotite est principalement composée d'olivine, qui lui donne sa couleur verte, de pyroxène, un minéral noir et de l'amphibole, le blanc autour du vert.

Cette roche se trouve normalement à 20 kilomètres de profondeur ou davantage mais parfois des morceaux remontent à la surface sous l'effet de collisions des plaques tectoniques qui pousse le manteau rocheux vers l'extérieur du globe comme à Oman.