La diminution de l'épaisseur de la banquise a été de 19% supérieure dans certaines parties de l'Arctique l'hiver dernier par rapport aux 5 années précédentes, a annoncé mardi l'Agence spatiale européenne (Esa) en s'interrogeant sur les raisons de cette fonte.

Des scientifiques du University College London (UCL), indique l'Esa, rapportent dans les Geophysical Research Letters que l'épaisseur moyenne de la glace sur l'ensemble de l'Arctique a baissé au cours de l'hiver 2007-2008 de 26 cm (10%) par rapport aux 5 hivers précédents, perdant même environ 49 cm (19%) dans la partie occidentale de l'océan.

Cette étude est la première à avoir mesuré l'épaisseur de la glace pendant l'hiver arctique, d'octobre à mars, sur plus de la moitié de l'océan.

Examinant l'évolution de la glace en Arctique, les chercheurs ont remarqué, en se fondant sur les données du satellite européen Envisat, que l'épaisseur des glaces de 2002 à 2008 avait été «assez constante jusqu'à la perte record de glace en été 2007», où les températures avaient été anormalement élevées.

Les glaces arctiques ont ensuite enregistré en août 2008 la deuxième plus forte fonte pour la saison d'été depuis le début des observations satellitaires il y a 30 ans: le 26 août la superficie de la banquise n'était que de 5,26 millions de kilomètres carrés.

Or, note le principal auteur de l'étude, Katharine Giles (UCL), «le peu de superficie de la glace cet été ne semble pas avoir été provoqué par un temps chaud» car les températures cet été ont été assez fraîches. «La question est donc : est-ce qu'il y a eu derrière l'amincissement de la glace de l'hiver dernier ?»

L'épaisseur de la glace en Arctique, a rappelé Katharine Giles, dépend de plusieurs facteurs dont la température, les courants ou les vents.