Les émissions de polluants atmosphériques ont considérablement diminué au cours des 30 dernières années au Québec, sauf pour les poussières issues des routes non asphaltées et des chantiers de construction ou causées par la hausse du nombre de véhicules.

Depuis 1990, les émissions de contaminants atmosphériques ont diminué de manière appréciable au Québec, selon le plus récent inventaire dévoilé jeudi par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Ce nouvel inventaire est aussi plus exhaustif et sa méthodologie a été revue afin de brosser un portrait « plus détaillé et représentatif », affirme le Ministère.

Bonne nouvelle : les émissions totales de particules fines (PM2,5) ont reculé de 20 % entre 1990 et 2020, « principalement en raison de la fermeture d’établissements industriels et de la substitution des combustibles utilisés », signale le rapport. Les émissions de particules fines issues du transport ont même baissé de 69,3 %, et ce, malgré la hausse considérable du parc automobile au Québec.

Même son de cloche pour le monoxyde de carbone, issu principalement du secteur des transports, avec une baisse de 46,5 % en 30 ans. En 2020, les alumineries représentaient la plus importante source d’émissions de monoxyde de carbone, soit 31,5 % des émissions totales. Celles-ci ont aussi augmenté de 45,6 % depuis 1990.

Les émissions de dioxyde de soufre ont reculé de 72,7 %, tandis qu’on a observé une baisse de 58,2 % pour les composés organiques volatils et de 48,6 % pour le monoxyde d’azote.

Un recul

Une ombre au tableau, les particules respirables (+ 16,5 %) et le bilan global des émissions de particules (+ 29,7 %) ont augmenté, malgré une baisse des émissions de particules fines ces 30 dernières années.

Les particules respirables (PM10) sont des particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres. Cette donnée inclut les particules fines (PM2,5), dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres. Un micromètre est l’équivalent d’un millième de millimètre. Les particules totales (PM) sont celles dont le diamètre est supérieur à 10 micromètres. Rappelons que plus une particule est fine, plus son effet sur la santé est important.

Le rapport précise notamment que « tout comme les PM2,5, les PM et les PM10 émanent de sources diverses telles que les poussières de routes, les échappements des voitures et des camions, les activités de construction et les activités industrielles ». Le bilan québécois ne tient pas compte cependant des émissions de particules provenant d’incendies de forêt.

La moitié des émissions de particules totales proviennent des poussières de routes non asphaltées. La hausse de ces émissions s’explique fort probablement par la hausse d’activité autour de sites industriels comme les mines, où les routes ne sont généralement pas asphaltées, explique Vicky Leblond, directrice des inventaires et de la gestion des halocarbures au Ministère.

La hausse du nombre de véhicules et celle des mises en chantier de construction sont également à l’origine de l’augmentation des émissions de particules dans la province.

Consultez l’inventaire québécois