La concentration en arsenic dans l’air mesurée par la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda à la limite de ses installations a diminué en 2022 par rapport à l’année précédente, affirme l’entreprise dans un communiqué.

La moyenne annuelle à la « station légale » a atteint 73 nanogrammes par mètre cube (ng/m⁠⁠3), comparativement à 87 ng/m⁠⁠3 en 2021 ; c’est toutefois plus que les 69 ng/m⁠⁠3 mesurés en 2020.

La Fonderie Horne, qui est assujettie à une limite de 100 ng/m⁠⁠3 alors que la norme québécoise est de 3 ng/m⁠⁠3, ne publie toutefois pas les données brutes de ses stations d’échantillonnage.

Le taux d’arsenic de 73 ng/m⁠⁠3 mesuré à la station d’échantillonnage de l’entreprise en 2022 diffère légèrement de celui de 68 ng/m⁠⁠3 mesuré à la station d’échantillonnage du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) située en face de la fonderie.

Cette station a aussi mesuré des concentrations de plomb, de cadmium et de nickel dépassant largement les normes québécoises, auxquelles la Fonderie Horne n’est pas assujettie, rapportait La Presse vendredi.

Projets de réduction

La Fonderie Horne estime que la concentration moyenne de 2022 « confirme que [ses] projets de réduction fonctionnent » et correspond à la cible de réduction des émissions atmosphériques qu’elle s’était fixée.

« Nous travaillons pour que cette tendance se poursuive et ainsi être en mesure de respecter notre engagement d’atteindre la moyenne annuelle de 65 ng/m⁠3 dès 2023 », ajoute l’entreprise, propriété de la multinationale anglo-suisse Glencore.

Le gouvernement Legault s’est engagé à resserrer les exigences qu’il impose à la fonderie et doit incessamment rendre publique la nouvelle autorisation ministérielle qui encadrera les activités de l’entreprise pour les cinq prochaines années.

L’entreprise dit avoir confiance de pouvoir réduire progressivement ses émissions d’arsenic jusqu’à un seuil de 15 ng/m⁠3 d’ici cinq ans, « une étape vers l’atteinte de la norme provinciale » de 3 ng/m⁠3.

Qu’est-ce que la « station légale »

Les données qui établissent officiellement les concentrations de contaminants résultant des rejets de la Fonderie Horne sont celles de la « station légale » d’échantillonnage appartenant à l’entreprise et située sur son terrain. Cette station se trouve à quatre mètres de celle du gouvernement, située en face de l’établissement, qui est d’ailleurs l’ancienne station légale. Les résultats des deux stations présentent généralement des résultats différents parce qu’il arrive que des données soient invalidées, en raison de la défectuosité d’un appareil ou d’un problème d’échantillon en laboratoire, et les données invalidées ne sont pas les mêmes d’un appareil à l’autre, explique le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

En savoir plus
  • 565 ng/m⁠⁠3
    Plus haut taux d’arsenic dans l’air de Rouyn-Noranda mesuré en 2022 à la station gouvernementale située en face de la Fonderie Horne
    source : ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
    6320 ng/m⁠3
    Plus haut taux de plomb dans l’air de Rouyn-Noranda mesuré en 2022 à la station gouvernementale située en face de la Fonderie Horne (norme annuelle pour ce contaminant : 100 ng/m⁠3)
    source : ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs