(A bord d’un bateau dans la Manche) « Arrêtez de forer, commencez à payer » : deux militants de Greenpeace sont montés lundi à bord d’un navire transportant une plateforme de Shell destinée à agrandir un champ pétro-gazier en Écosse, rejoignant ainsi quatre membres de l’ONG qui s’y trouvent depuis le 31 janvier, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Malgré la présence d’un bateau d’escorte, les deux militants ont réussi à s’agripper à des cordes pour se hisser sur l’immense bâtiment, sans qu’aucun agent à bord ne puisse les en empêcher.

« Nous, Greenpeace et plusieurs représentants des pays du sud qui sont déjà impactés par le changement climatique, sommes ici pour ouvrir les consciences face à la folie totale de Shell et d’autres compagnies pétrolières qui continuent d’investir dans de nouvelles explorations de combustibles fossiles en plein milieu de la crise climatique », a expliqué à l’AFP Ansgar Kiene, responsable de la campagne d’action européenne de Greenpeace, à bord d’un des bateaux accompagnant l’opération.

Deux militants de l’association de défense de l’environnement sont montés lundi vers 8 h 30 (2 h 30 heure de l’Est) sur le White Marlin, un navire qui transporte vers la mer du Nord une plateforme pétrolière et gazière de 34 000 tonnes pour le compte de Shell.

Quatre membres de l’ONG ont investi ce navire la semaine dernière et y sont toujours malgré une injonction d’éloignement obtenue par Shell, a confirmé Greenpeace.

« Nous voulons renforcer la lutte avec plus de militants et plus de voix », a déclaré M. Kiene, précisant que cette action était « pacifique » et que les militants n’avaient « pas l’intention d’interférer avec l’itinéraire » du navire.

Greenpeace a pour projet de camper sur la plateforme jusqu’à la Norvège, a-t-il précisé.  

« Shell ne nous fera pas taire. Le monde entier doit savoir que Shell prévoit de détruire la planète, en aggravant la crise climatique et sans payer un centime pour réparer le carnage », a témoigné l’Allemande Silja Zimmermann, l’une des deux militantes montées sur le White Marlin.

La plateforme, désormais occupée par six membres de Greenpeace, doit permettre à Shell de forer huit nouveaux puits dans le gisement gazier et pétrolier de Penguins, en mer du Nord.

Selon l’ONG, « la consommation du pétrole et du gaz contenus dans ces puits générerait 45 millions de tonnes de CO2. C’est plus que l’intégralité des émissions annuelles de la Norvège ».

Le géant britannico-néerlandais, qui a annoncé 42,3 milliards de dollars de bénéfices en 2022, avait dénoncé la semaine dernière une action « qui pose de réelles inquiétudes sur la sécurité ».