Les citoyens ont rejeté la proposition du gouvernement du Québec de limiter la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda à 15 nanogrammes par mètre cube (ng/m⁠⁠3) d’émissions d’arsenic dans l’air d’ici cinq ans, selon les résultats de la consultation publique dévoilés mardi.

La Fonderie Horne de l’entreprise Glencore, située en Abitibi-Témiscamingue, peut émettre annuellement 100 nanogrammes d’émissions par mètre cube, soit 33 fois plus que la norme québécoise de 3 ng, en vertu d’une entente avec le gouvernement du Québec.

Rendue publique, cette entente a soulevé un tollé dans la population et mené le gouvernement à proposer un nouveau plafond de 15 nanogrammes par mètre cube dans l’air à l’entreprise, qui aurait cinq ans pour s’y conformer.

Selon les résultats de la consultation publique, dévoilés mardi, une majorité de citoyens se sont montrés en désaccord avec la proposition gouvernementale, dans une mesure de 57 %. À Rouyn-Noranda même, ce pourcentage monte à 58 %, tandis que dans le quartier Notre-Dame, le plus touché par les émissions de la Fonderie, ce pourcentage atteint 70 %.

La proposition de donner à l’entreprise un délai de 5 ans pour se conformer à cette nouvelle norme a aussi été accueillie avec opposition. Au total, 61 % de la population du Québec s’est montrée en désaccord avec cette idée, et 76 % dans le quartier Notre-Dame.

De plus, la confiance de la population dans le plan de l’entreprise Glencore pour permettre à la Fonderie Horne d’atteindre ces nouveaux plafonds d’émission n’est pas assurée. Au total, 52 % des répondants ont indiqué être en désaccord avec le plan de l’entreprise, et 68 % dans le quartier de Notre-Dame.

De nombreuses préoccupations sont aussi ressorties de la part de la population, allant de la réputation et l’avenir de leur ville, à la santé des enfants et à la fermeture, ou non, de l’usine.

De plus, 36 institutions et organismes ont déposé un mémoire dans le cadre de la consultation publique. Au total, plus de 175 mémoires ainsi ont été transmis par des citoyens ou des organismes.

Les citoyens de Rouyn-Noranda ont pu faire entendre leur voix à ce sujet du 6 septembre au 20 octobre dernier.

Dans le cadre de la consultation publique, les citoyens ont pu se prononcer par un questionnaire en ligne, des audiences publiques, une consultation particulière auprès des communautés autochtones, et une consultation par écrit. Au total, 1741 personnes ont contribué à la consultation, incluant 144 personnes du quartier Notre-Dame.

Québec rendra publique sa décision finale dans le dossier du renouvellement de l’autorisation ministérielle de la Fonderie Horne en janvier 2023.