Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, n’a pas l’intention de baisser le ton face à l’urgence climatique et la crise de la biodiversité.

Ses allocutions à propos des changements climatiques sont de plus en plus dures à l’endroit des gouvernements, du secteur privé et des milliardaires. Il n’hésite pas à dénoncer des pratiques qu’il juge suicidaires pour l’humanité.

Le patron de l’Organisation des Nations unies (ONU) ne mâche pas ses mots non plus sur le front de la biodiversité.

À l’ouverture officielle de la COP15 à Montréal, mardi, M. Guterres a accusé le monde d’« utiliser la nature comme des toilettes ». « Cette conférence est notre chance de mettre fin à cette orgie de destruction », a-t-il ajouté.

Devant les représentants des médias, mercredi matin, António Guterres a reconnu que ses discours étaient de plus en plus critiques face à l’absence de progrès significatifs au sujet de l’urgence climatique et de la crise mondiale de la biodiversité.

A-t-il l’impression néanmoins d’être entendus par les dirigeants mondiaux ?

« Ce n’est pas facile pour moi de juger à quel point je suis écouté ou pas, a-t-il répondu en français. Mais ce que je peux vous dire, c’est que même si je ne suis pas suffisamment écouté, je vais continuer à être chaque fois plus dur face à des pratiques qui correspondent à un suicide pour l’humanité. »

« L’action climatique et la protection de la biodiversité sont les deux faces d’une même médaille », a-t-il rappelé devant les représentants des médias.

La triste vérité est que nous avons gâché notre monde. Nous ne pouvons pas refiler la responsabilité à nos enfants de le nettoyer.

António Guterres, secrétaire général des Nations unies

Négociations difficiles

Le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (SCDB) a transmis mercredi la plus récente version d’un éventuel accord sur la biodiversité. De nombreux désaccords persistent et le porte-parole du SCDB, David Ainsworth, a admis qu’il y avait encore beaucoup de points qui ne faisaient pas consensus dans les négociations.

Le représentant de l’Union européenne, Ladislav Miko, a reconnu lui aussi qu’il restait beaucoup de travail à faire, tout en précisant que la COP15 venait seulement de commencer.

« Ce n’est qu’en investissant dans la planète Terre que nous pourrons préserver notre avenir, a insisté António Guterres. Il est temps que le monde adopte un cadre ambitieux pour la biodiversité – un véritable pacte de paix avec la nature – pour offrir un avenir vert et sain à tous. »

Rappelons que plus de 18 000 personnes sont accréditées pour la COP15 à Montréal, un record dans l’histoire de ces rencontres internationales pour la biodiversité. Les 196 pays présents tentent de négocier un nouveau cadre mondial pour la décennie 2020-2030.

Le plan précédent et les 20 objectifs d’Aichi n’ont pas été atteints, a déjà reconnu le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique.