(Montréal) Le Québec se dote d’un « Plan Nature » de 650 millions de dollars pour faire face au déclin de la biodiversité sur son territoire, a annoncé mardi le premier ministre François Legault, à l’ouverture de la 15conférence sur la biodiversité des Nations unies (COP15).

« C’est le plus important investissement en matière de protection du territoire et de biodiversité de l’histoire du Québec », s’est enorgueilli le premier ministre devant les centaines de délégués réunis au Palais des congrès, à Montréal.

Québec souhaite notamment mettre en place des mesures de conservation des milieux naturels, soutenir les initiatives autochtones de conservation de la nature, agir sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité et favoriser un accès à la nature pour l’ensemble des Québécoises et des Québécois.

« Ce Plan va passer par de nouvelles aires protégées sur des terres publiques et privées », a indiqué le premier ministre, réitérant la promesse de Québec de protéger 30 % de son territoire d’ici 2030.

« On va protéger plus de territoires dans le sud du Québec, où la biodiversité est la plus riche », a-t-il précisé, prévenant les reproches qui ont souvent été faits au gouvernement de favoriser la création d’aires protégées au nord de la limite des forêts attribuables à l’industrie.

Québec compte aussi protéger davantage ses espèces menacées et vulnérables.

« On va établir un suivi serré [et] on va aider les acteurs économiques à réduire leurs impacts sur la biodiversité », a déclaré le premier ministre.

Le gouvernement compte aussi accélérer la conservation des milieux naturels en terres privées, en partenariat avec les groupes de conservation, soutenir la création d’aires protégées d’initiative autochtone ou encore lutter contre les plantes aquatiques exotiques envahissantes.

C’est un signal important de notre volonté de protéger le territoire du Québec.

François Legault, premier ministre du Québec

Le gouvernement Legault promet de consulter les groupes de la société civile, les communautés autochtones, les organismes de conservation, les entreprises privées ainsi que les élus locaux et régionaux dans l’élaboration de son Plan Nature, dont les détails seront rendus publics « prochainement ».

Le Plan Nature s’échelonnera sur sept ans, jusqu’en 2030, s’alignant ainsi sur la période couverte par le cadre mondial sur la biodiversité dont doit accoucher la COP15 ; le gouvernement affirme qu’il investira 345 millions de dollars, soit plus de la moitié de la somme totale, au cours des quatre prochaines années.

Le premier ministre Legault a aussi réitéré son intention de « créer rapidement » un fonds destiné à l’eau et un cadre d’action doté de « moyens substantiels ».

Elles ont dit

Le Québec joue son rôle d’hôte de la COP15 et affiche de l’ambition. […] En revanche, il manque d’actions concrètes, alors qu’il a des projets clés en main pour la protection des espèces menacées et la conservation autochtone.

Alice de Swarte, directrice principale de la section québécoise de la Société pour la nature et les parcs (SNAP)

Le Plan Nature 2030, c’est malheureusement du rebranding des engagements déjà pris par la CAQ. Pour arriver à la protection de 30 % du territoire, ça prend de nouvelles annonces d’aires protégées, comme la rivière Magpie.

Alejandra Zaga Mendez, porte-parole de Québec solidaire en matière d’environnement

En savoir plus
  • 40 000
    Nombre d’espèces de plantes et d’animaux sauvages que le Québec abrite
    source : ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec